Rue de la Banque n°70 : Toutes les entreprises tirent elles les mêmes bénéfices du commerce de biens intermédiaires ?

Les échanges de biens intermédiaires représentent environ deux tiers du commerce mondial total. De ce fait, il est crucial de comprendre les mécanismes inhérents à cette composante spécifique du commerce international et leurs implications en termes de bien être. Les auteurs montrent qu’il est nécessaire de disposer de données de niveau entreprise sur leurs importations de biens intermédiaires pour en quantifier correctement l’incidence en termes d’impact sur les prix et le bien être. En effet, c’est en permettant aux entreprises de réduire leurs coûts de production que les biens intermédiaires importés finissent par bénéficier à l’économie dans son ensemble. En appliquant cette méthodologie à l’économie française, il apparaît que l’impact du commerce international sur les coûts de production est très hétérogène entre entreprises : tandis que l’entreprise importatrice médiane verrait ses coûts unitaires augmenter de 11,2 % si elle perdait l’accès aux marchés internationaux de biens intermédiaires, les 10 % d’entreprises les plus affectées enregistreraient une hausse de leurs coûts unitaires supérieure à 85 %. Globalement, le commerce de biens intermédiaires permet de réduire les prix des biens manufacturiers de 27 % et l’indice agrégé des prix de 9 %.

L’un des défis majeurs de l’analyse en économie International réside dans la compréhension des liens entre commerce, productivité agrégée et bien‑être. Les biens intermédiaires représentent environ deux tiers du volume total des échanges internationaux, de sorte qu’il est particulièrement important d’en clarifier les mécanismes et leurs implications en termes de bien‑etre.

Des travaux récents ont montré qu’un accès facilité aux variétés étrangères de biens intermédiaires avait un impact positif sur la productivité des entreprises importatrices de différents pays, tels que la Hongrie (Halpern et al., 2015) ou l’Inde (Goldberg et al., 2010). Ces travaux soulèvent naturellement la question de la nature des mécanismes précis qui génèrent ces gains de productivité. De plus, pour évaluer l’impact distributionnel sur le bien‑être des politiques de commerce extérieur, il est nécessaire de comprendre quelles entreprises en tirent le plus profit, par quels canaux et dans quelle mesure ces effets dépendent de leur environnement économique. Dans ce numéro de Rue de la Banque, nous présentons la méthodologie proposée dans Blaum et al., (2018a et 2018b) afin de répondre à ces questions.

Télécharger la version PDF du document

publication
Rue de la Banque n°70 : Toutes les entreprises tirent elles les mêmes bénéfices du commerce de biens intermédiaires ?
  • Publié le 24/10/2018
  • 6 page(s)
  • FR
  • PDF (597.33 Ko)
Télécharger (FR)

Mis à jour le : 17/10/2019 14:42