Dans ce papier, j'utilise un modèle à deux pays pour évaluer les incitations qui peuvent mener un pays à prendre en charge la dette d'un autre pays en défaut. Je montre que, lorsque les transferts aux agents domestiques ne peuvent être parfaitement ciblés, cette prise en charge peut être désirable, même si cela implique de payer également les créditeurs étrangers du pays en défaut. Anticipant ce sauvetage, les agents privés parient collectivement sur la dette du pays étranger, conduisant ainsi à une garantie implicite auto-réalisatrice à l'équilibre. En retour, afin de réduire les effets indésirables de cette garantie, la politique optimale pour le pays entreprenant le sauvetage ex post est de restreindre ex ante ses expositions domestiques au pays étranger, par exemple en taxant les flux de capitaux sortants. Enfin, je montre que ces résultats peuvent éclairer la crise de la dette souveraine en Europe, les effets des interventions du FMI, le plan de sauvetage des États par le gouvernement fédéral américain en 1790 ainsi que la crise financière américaine de 2008.
Eric Mengus
Août 2014
Classification JEL : F33, F34, F36, F42, F65.
Mots-clés : Garanties implicites, plans de sauvetage, flux de capitaux internationaux, contrôles de capitaux.
Mis à jour le : 05/02/2019 11:09