Pendant la période de l’étalon-or classique (1880-1914), la Banque de France maintenait stable son taux d’escompte alors que la Banque d’Angleterre en changeait fréquemment la valeur. Pourquoi les politiques de ces deux banques centrales, les piliers du système de l’étalon-or différaient-elles autant ? Comment la Banque de France réussit-elle à maintenir son taux stable et donc ainsi à violer les règles du jeu du système international ? Cet article répond à ces questions et montre que le portefeuille d’actifs domestiques de la Banque de France joua un rôle crucial afin de lui permettre de se protéger des chocs internationaux et d’éviter de modifier son taux d’escompte. Cette politique constitue un exemple paradigmatique d’une banque centrale utilisant son bilan pour geler le canal des taux d’intérêt et affaiblir la contrainte internationale (triangle d’impossibilité de Mundell).
Guillaume Bazot, Michael D. Bordo et Eric Monnet
Octobre 2014
Classification JEL : E42, E43, E50, E58, N13, N23
Mots-clés : étalon-or, Banque de France, taux d’escompte, marché monétaire, banques centrales
Mis à jour le : 05/02/2019 11:38