La crise américaine des sub-primes, prolongée par une sévère récession économique mondiale, a incité de nombreux chercheurs à s'intéresser aux fluctuations récentes des prix de l'immobilier résidentiel et à leurs liens avec la macroéconomie et les politiques monétaires. L'existence d'un cycle immobilier commun aux principaux pays de la zone euro pourrait conduire la BCE à intégrer plus précisément l'évolution de ce type d'actif dans son évaluation des conditions économiques pour mener à bien sa politique monétaire. Dans ce papier, nous implémentons un modèle multivarié à composantes inobservables sur des variables de prix immobiliers afin d'évaluer l'existence d'un cycle commun à ces variables ainsi que sa dépendance au cycle économique. Parmi la classe des modèles multivariés à composantes inobservables, nous utilisons les modèles dits de filtre passe-bande, basés sur une décomposition tendance-cycle des séries, et nous permettons aux modèles d'exhiber deux cycles de fréquences différentes. Le jeu de données utilisé est constitué des séries de PIB et de prix réels de l'immobilier résidentiel pour les quatre principaux pays de la zone euro (Allemagne, France, Italie, Espagne). Les résultats empiriques montrent une relation de forte intensité entre les cycles du PIB français, italiens et espagnols. De plus, les cycles immobiliers français et espagnols apparaissent fortement reliés, alors que le cycle allemand possède sa propre dynamique. Enfin, nous trouvons que les cycles du PIB et de l'immobilier sont reliés sur le moyen terme, pour des fluctuations variant entre 4 et 8 ans, alors que le marché immobilier ne contribue à la croissance économique de long terme uniquement en Espagne et en Allemagne
Laurent Ferrara et Siem Jan Koopman
Janvier 2010
Classification JEL : C13, C32, E32, R21
Mots-clés : Prix immobiliers, Cycles économiques, Zone euro, Modèles à composantes inobservables
Mis à jour le : 11/02/2019 16:50