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Document de travail n°286 : L'impact des changements de politique budgétaire est-il différent en temps de crise et de non-crise? Le cas français (en anglais)

Résumé

Cette étude montre que, en France, l'impact de changements budgétaires sur les principales variables macro-économiques varie à la fois en termes de signe et d'ampleur selon que l'on est ou pas en période de crise. Nous montrons que ces non-linéarités sont à la fois fréquentes (elles existent pour tous les comportements analysés : le PIB réel, la consommation privée, l'investissement des entreprises et l'emploi privé) et significatives. Pour cela, un modèle de type Markov-Switching avec des probabilités variables dans le temps (TVPMS) est estimé, afin de considérer deux régimes budgétaires, d'une part un régime de graves récessions ou de dépressions (crises), et, d'autre part les périodes « normales » (expansion ou récession modérée). Ces deux régimes sont identifiés de façon endogène, de sorte que nous n'avons pas besoin d'identifier préalablement les épisodes de contraction et d'expansion majeurs du cycle économique. En outre, nous identifions les variables qui influencent la probabilité de passer d'un régime à l'autre. Pour trouver des non-linéarités dans les impacts budgétaires sous la forme de changement de régime, nous considérons des variations temporaires dans les variables budgétaires, tant du côté des recettes (impôts sur la consommation, sur le bénéfice entreprise, transferts forfaitaires) que du côté des dépenses (outils traditionnels de relance de la demande globale, transferts et subventions). Nos résultats montrent que si l'on considère le PIB total, les dépenses publiques ont un impact plus fort pendant une crise et le multiplicateur de dépenses est supérieur au multiplicateur de recettes. Par ailleurs, lorsque les ménages sont sensibles à la situation du chômage, les réductions d'impôt n'augmentent pas les dépenses de consommation, alors que les transferts jouent un rôle important. Du côté des entreprises, nos résultats montrent que les baisses d'impôts directs produisent un stimulus sur le taux d'investissement uniquement pendant les périodes de non-crise. Une augmentation des subventions a une influence négative en période de crise. Enfin, les estimations indiquent que les politiques de l'emploi devraient être asymétriques : les mesures fiscales visant à réduire les coûts unitaires du travail pourraient être efficaces dans les périodes favorables, alors qu'une augmentation de l'emploi public est préférable en cas de crise.

Carine Bouthevillain et Gilles Dufrénot
Juillet 2010

Classification JEL : C51, E62, H50

Mots-clés : modèle Markov-switching, multiplicateur budgétaire, politique budgétaire, crise

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publication
Document de travail n°286 : L'impact des changements de politique budgétaire est-il différent en temps de crise et de non-crise? Le cas français (en anglais)
  • Publié le 01/07/2010
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Mis à jour le : 11/02/2019 16:46