La bonne santé affichée en 2017 par les grands groupes industriels et commerciaux français se confirme au premier semestre 2018, avec un chiffre d’affaires en hausse de 2,8 %. Ce résultat est d’autant plus satisfaisant qu’il est obtenu grâce à une croissance organique robuste (+ 6,5 points de contribution) et des effets de périmètre significatifs (+ 2,5 points) en partie neutralisés par les effets de change (– 4,5 points).
Cette croissance de l’activité s’avère en outre particulièrement rentable puisque le résultat opérationnel, en hausse de 5,6 %, progresse plus fortement que le chiffre d’affaires.
Les grands groupes français ont consommé 28 milliards d’euros de trésorerie sur les six premiers mois de 2018, en partie pour financer le plus important flux d’investissement depuis 2014 (67 milliards).
Leur capitalisation boursière augmente de 11,5 % sur un an, illustrant la confiance des marchés dans leur stratégie de développement et leur solidité financière.
Le chiffre d’affaires continue de croître au premier semestre 2018
Au premier semestre 2018, le chiffre d’affaires des 80 plus grands groupes français est en hausse de 2,8 % par rapport au premier semestre 2017. Cette bonne performance s’explique par le dynamisme des secteurs « transports, hébergement et construction » et « énergie et environnement » (respectivement à + 5,9 % et + 4,2 % par rapport au premier semestre 2017). L’érosion du chiffre d’affaires du secteur « distribution et services » (– 2,0 %) est liée aux difficultés des groupes opérant dans la distribution, qui ont réduit leur périmètre au niveau international et peinent à trouver de nouveaux relais de croissance sur le marché national. Depuis 2014, ce sont les secteurs « industrie » et « technologie, médias et télécommunications » qui ont accru leurs niveaux d’activité le plus significativement (+ 22,6 % et + 20,6 % respectivement).
L’Europe reste le principal débouché des 80 groupes (61 % du chiffre d’affaires), devant le reste du monde (23 %) et les Amériques (16 %). Les grands groupes français s’étaient renforcés sur les marchés américains au cours du premier semestre 2017, et la baisse enregistrée au premier semestre 2018 est davantage liée à la dépréciation du dollar par rapport à l’euro qu’à un éventuel désengagement de ces marchés.
La dépréciation du dollar impacte le chiffre d’affaires
En effet, la forte appréciation de l’euro par rapport au dollar (10 % au premier semestre 2018 par rapport au premier semestre 2017), conjuguée aux dépréciations des devises sud-américaines (real brésilien, pesos argentin et colombien) a eu un impact négatif sur le niveau d’activité des 80 groupes. Ainsi, la conversion des comptes des filiales non européennes en euro réduit le montant du chiffre d’affaires des groupes de 30 milliards d’euros, soit 4,5 points de croissance.
Indépendamment de ces effets de change négatifs, l’activité des groupes a été très dynamique au premier semestre puisqu’à périmètre comparable ils ont généré 42 milliards de chiffre d’affaires supplémentaires, ce qui participe à la croissance de l’activité pour 6,5 points de pourcentage. En plus de leur performance sur leur périmètre historique, ils ont investi de nouveaux marchés. Cette croissance externe apporte une contribution complémentaire de 2,5 points de pourcentage au chiffre d’affaires (+ 17 milliards d’euros).
Updated on: 10/30/2019 17:25