Les PME ont abordé la crise de la Covid-19 avec une structure financière renforcée

Les données comptables 2019 permettent de caractériser la situation financière des petites et moyennes entreprises (PME) en France à la veille de la crise liée à la Covid-19. La dynamique de renforcement des fonds propres et de baisse du levier d’endettement à l’œuvre ces dernières années a rendu aux PME une capacité à se réendetter.

Le taux de marge a ainsi poursuivi en 2019 sa progression continue depuis dix ans, pour tous les types de PME et dans les principaux secteurs. Les PME ont pratiquement retrouvé leurs niveaux de rentabilité d’avant la crise de 2008. Une dizaine d’années leur ont ainsi été nécessaires pour effacer l’impact du choc exogène de l’époque.

L’investissement s’avère relativement stable pour l’ensemble des PME, hormis pour la construction et l’industrie, où il augmente ; néanmoins le niveau du taux d’investissement d’avant 2008 est loin d’être atteint en 2019. Différentes mesures du plan de relance pourraient soutenir l’investissement.

1 La structure financière des PME se renforce en 2019

La part des capitaux propres dans le total des ressources, de 37,8 % en 2007, atteint 44 % en 2019 pour l’ensemble des PME (cf. graphiques 1 et 2). Grâce à ce renforcement de structure, les PME sont donc plus solides qu’en 2008 pour faire face à une nouvelle crise.

Ce sont les PME mono-unités légales qui connaissent la plus forte augmentation (+ 6,9 points, contre + 6,1 points pour l’ensemble des PME).

Les PME disposent d’une capacité d’endettement

Il en résulte logiquement un allègement du ratio « dettes/capitaux propres » (cf. graphique 3), soit une baisse du levier financier (cf. encadré 1). Cette évolution redonne une capacité d’endettement aux PME, bien utile pour faire face à la crise de la Covid-19. La crise actuelle va en effet conduire à une forte progression de la dette bancaire des PME, notamment par le recours aux prêts garantis par l’État (au 14 août 2020, près de 41 milliards d’encours de PGE pour les PME hors très petites entreprises – TPE –, soit 34,9 % des montants accordés).

2 Les performances se maintiennent, alors que l’activité ralentit

La croissance de l’activité ralentit

En 2019, le chiffre d’affaires des PME progresse ainsi de + 4,7 %, après une hausse continue depuis 2014 et un taux de croissance de + 5,2 % en 2018. L’impact de ce ralentissement est perceptible sur la valeur ajoutée (cf. graphique 4).

Ceci s’explique en partie par la baisse de la croissance du chiffre d’affaires à l’exportation, de + 4,2 % en 2018 à 1,8 % en 2019 (seules 28 % des PME sont exportatrices) – cf. graphique 5.

Le ralentissement de l’activité a relativement peu d’effet sur le taux de croissance de la valeur ajoutée, qui reste relativement stable à + 4,5 %, contre + 4,7 % en 2018 (cf. tableau 1). Ceci peut traduire une volonté de maîtriser les coûts de production.

Pour l’ensemble des PME, le taux d’exportation s’inscrit à 9,3 % du chiffre d’affaires en 2019, contre 9,9 % en 2018. Dans l’ensemble, les PME ont répercuté le ralentissement global de l’activité, la croissance du PIB à prix constant étant passée de + 1,7 % en 2018 à + 1,3 % en 2019.
 

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Les PME ont abordé la crise de la Covid-19 avec une structure financière renforcée
  • Published on 11/02/2020
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Updated on: 11/02/2020 14:31