Afin d’évaluer le niveau initial et l’évolution au cours du temps de la taxe carbone qui permettrait une division par quatre des émissions françaises de gaz à effet de serre (le « facteur 4 »), nous construisons, calibrons et simulons un modèle d’équilibre général de petite taille dans lequel les consommations d’énergie fossile sont explicites. Les élasticités de substitution entre l’énergie fossile et les autres biens et facteurs sont estimées pour les ménages et les entreprises. Nous développons successivement deux versions du modèle : dans la première, le progrès technique est exogène ; son orientation vers le travail ou l’énergie est endogène dans la seconde. Nos simulations indiquent que si le progrès technique progresse au rythme constaté au cours d’un historique récent, la taxe carbone qu’il faudrait introduire pour atteindre le facteur 4 se situerait à un niveau largement trop élevé pour être envisageable. Lorsque l’orientation du progrès technique répond de manière endogène à des incitations économiques, à savoir l’augmentation du prix des énergies fossiles, les réductions des émissions sont plus marquées, mais ne peuvent toutefois pas être raisonnablement divisées par quatre. Un tel infléchissement serait possible en introduisant un instrument supplémentaire, sous la forme d’une subvention à la recherche sur les économies d’énergie. L’orientation du progrès technique, fondamentale pour réussir une transition énergétique, pèse peu sur la croissance de l’économie.
Fanny Henriet, Nicolas Maggiar and Katheline Schubert
Mars 2014
Classification JEL : C32, Q4, Q54, Q55, Q58
Mots-clés : Modèle EGC, Energie, Environnement, Taxe Carbone
Mis à jour le : 05/02/2019 10:27