L'article discute de l'intérêt et des limites de la modélisation VAR « structurel ». On explicite les choix que le modélisateur doit opérer aux différentes étapes de la procédure. Une illustration de ces principes est fournie par une analyse des chocs de politique monétaire en France sur la période 1972-1995. En comparaison des travaux antérieurs portant sur ce pays, le résultat essentiel est la mise en évidence, au niveau des fonctions de réponse aux chocs, d'un effet statistiquement significatif de la politique monétaire sur l'activité et l'inflation. On introduit pour cela une variable supplémentaire mesurant la politique budgétaire. En revanche, l'article invite à interpréter avec prudence l'autre instrument de la modélisation VAR, à savoir les simulations historiques. La raison essentielle est qu'il est difficile de distinguer l'effet des différents chocs qui agissent de façon décalée. Dans ce type de modèle la récession de 1993 semble s'expliquer par un choc persistant sur l'activité, assimilable à un choc d'offre. Nous présentons néanmoins une variante dans laquelle le repli de la production est plus nettement causé par des chocs de demande mesurant le ralentissement de l'activité chez les principaux partenaires de la France. Toutefois dans ce cas les fonctions de réponse ont un profil légèrement moins significatif sur le plan statistique.
Catherine Bruneau et Olivier De Bandt
Janvier 1998
Mis à jour le : 12/02/2019 16:30