A partir de plusieurs bases de données originales portant sur les accords de salaire au niveau des entreprises et des branches en France, nous étudions l'impact des caractéristiques institutionnelles de fixation des salaires sur la nature et le degré de rigidité salariale. Nous mettons en évidence plusieurs faits stylisés sur la rigidité des salaires. Tout d'abord, en France, la durée d'un accord de salaire est généralement d'une année. Un modèle à la Taylor (1980) apparaît comme le plus à même de reproduire la distribution des durées des accords. Environ 30% des accords prédéterminent plusieurs changements de salaire au cours de l'année suivant la date de signature de l'accord. La fréquence des accords salariaux est très saisonnière mais les dates d'effet des accords sont plus échelonnées. La date à laquelle le salaire minimum est modifié a un impact significatif sur le calendrier des accords de salaire au niveau des entreprises et des branches. Les hausses de salaire négociées à ces deux niveaux dépendent principalement du régime d'inflation, de la profitabilité de l'entreprise et de la proportion de salariés rémunérés au voisinage du salaire minimum dans un même secteur.
Sanvi Avouyi-Dovi, Denis Fougère et Erwan Gautier
Juillet 2010
Classification JEL : J31, J50, E30
Mots-clés : rigidité des salaires, négociation des salaires, salaire minimum, rigidité à la baisse des salaires
Mis à jour le : 11/02/2019 16:46