La sensibilité de l’inflation aux tensions sur les capacités de production domestique s’est affaiblie dans les pays développés depuis le milieu des années 1980. Cet article explique en quoi ceci peut être dû à la mondialisation, via un accroissement de la concentration des entreprises. À cette fin, j’incorpore trois nouveaux éléments dans un modèle standard d’équilibre général néokeynésien à deux pays : (1) des interactions stratégiques entre les entreprises, qui se traduisent par des taux de marge variables ; (2) l’entrée endogène d’entreprises sur chaque marché et (3) des différences de productivité entre elles, qui génèrent une auto-sélection des plus productives (également les plus grandes) à l’export. Par conséquent, quand les coûts de transport internationaux baissent, le poids des grandes entreprises dans la production intérieure augmente. Or les grandes entreprises répercutent moins les chocs de coûts marginaux sur les prix, ayant plutôt tendance à les absorber dans leur marge afin de protéger leur part de marché. Au niveau agrégé, ceci implique que l’inflation domestique réagit moins aux fluctuations de l’activité réelle.
Sophie Guilloux-Nefussi
December 2016
Classification JEL : E31, F41, F62.
Mots-clés : Inflation ; Impact macroéconomique de la mondialisation ; Interactions Stratégiques ; Structure de Marché ; Courbe de Phillips.
Mis à jour le : 25/04/2017 13:56