Cet article étudie la rigidité des salaires nominaux en France à partir des observations individuelles de l'enquête ACEMO entre 1998 et 2005. L'enquête ACEMO recueille le salaire de base pour au maximum 12 catégories représentatives des salariés. Les résultats suggèrent premièrement que la fréquence de changement de salaires est de l'ordre de 35% par trimestre. Deuxièmement, nos résultats confirment qu'il existe une rigidité à la baisse du salaire de base. Troisièmement, les changements des salaires sont essentiellement synchronisés au sein des entreprises mais échelonnées entre elles. Quatrièmement, la version standard des modèles de Calvo ou Taylor ne permet pas de caractériser globalement le mode de révision des salaires mais des contrats à la Taylor avec des changements de salaire à intervalle régulier sont observés pour une minorité d'entreprises. De plus, l'estimation d'un modèle de sélection pour les changements de salaires indique un rejet de l'hypothèse de « dépendance à l'état ». Nous montrons aussi qu'il existe une prédétermination des salaires ainsi qu'une indexation des salaires à l'inflation et au chômage à la fois passé et futur.
Thomas Heckel, Hervé Le Bihan et Jérémi Montornès
Avril 2008
Classification JEL : E24, J3
Mots-clés : Rigidité des salaires, prédétermination des salaires
Mis à jour le : 24/04/2019 09:56