Les travaux sur données individuelles d'entreprises qui ont évalué les effets des réformes structurelles dans plusieurs pays européens ne débouchent que rarement sur des conclusions très fermes. En particulier, s'agissant de la demande de travail, les réformes qui devaient inciter les entreprises à éviter les embauches temporaires ne les ont apparemment pas conduites à modifier leur niveau d'emploi de moyen terme. De ce fait, elles ne semblent pas de nature à enrayer seules le chômage ou à stimuler la production et la productivité. Les dispositifs fiscaux proposant des crédits d'impôt aux ménages dont un des membres, préalablement inactif, reprend un emploi, visent eux à augmenter l'offre de travail. Leur efficacité reste toutefois faible tant que leur impact anticipé est réduit par les effets désincitatifs d'autres transferts. D'une manière générale, les réformes structurelles sur le marché du travail ne peuvent réussir que si leurs effets ne sont pas neutralisés par des variations de salaires inappropriées. Ceci invite à s'interroger sur le cadre dans lequel les négociations salariales se déroulent. Plusieurs contributions rappellent que, d'un côté, une plus forte coordination des négociations pourrait accroître la flexibilité du marché du travail et faire baisser les charges des entreprises, de l'autre, une décentralisation excessive peut avoir des effets pervers en débouchant sur une grande variabilité des durées de contrats. Une question particulièrement importante pour une banque centrale est alors de savoir quel est le niveau de négociation le mieux à même de renforcer l'efficacité de la politique monétaire.
Denis Fougère
Août 2006
Classification JEL : E24, E50, J21, J31, J41
Mots-clés : réformes structurelles, négociations salariales, coordination, décentralisation, politique monétaire
Mis à jour le : 11/02/2019 17:53