Les informations devenues disponibles depuis la dernière réunion de l’année 2017 du Conseil des gouverneurs confirment le rythme d’expansion économique robuste, qui s’est accéléré plus fortement que prévu au second semestre 2017 1[i]. La forte dynamique conjoncturelle, la poursuite de l’absorption des ressources productives excédentaires et l’augmentation de l’utilisation des capacités de production ont encore renforcé la confiance du Conseil des gouverneurs en une convergence de l’inflation vers son objectif de taux inférieurs à, mais proches de 2 % à moyen terme. Les risques pesant sur les perspectives de croissance de la zone euro sont globalement équilibrés. D’un côté, la forte dynamique conjoncturelle pourrait se traduire à court terme par de nouveaux développements plus positifs qu’attendu en matière de croissance. Mais, de l’autre, des risques à la baisse persistent, essentiellement associés à des facteurs mondiaux, notamment les évolutions sur les marchés des changes.
L’économie mondiale continue d’afficher une croissance solide, avec des signes croissants de synchronisation. L’activité bénéficie de conditions financières favorables à l’échelle mondiale et d’un sentiment économique robuste. Le renchérissement du pétrole a contribué à la hausse de l’inflation mondiale, mais l’inflation hors produits alimentaires et énergie est demeurée plus stable.
Dans ce contexte d’amélioration du sentiment économique, les rendements et les prix des actions de la zone euro ont augmenté depuis la réunion du Conseil des gouverneurs en décembre. Sur les marchés des changes, l’euro s’est globalement apprécié en termes pondérés des échanges commerciaux, notamment par rapport au dollar. Cette volatilité récente du taux de change constitue une source d’incertitudes, qui doit être surveillée au vu de ses éventuelles implications pour les perspectives de stabilité des prix à moyen terme.
L’analyse économique établie à partir des données économiques et des résultats d’enquêtes les plus récents indique un maintien de la dynamique de croissance forte et généralisée en fin d’année. La consommation privée est confortée par la hausse de l’emploi, qui profite également des réformes antérieures des marchés du travail, et par l’augmentation de la richesse des ménages. Le renforcement de l’investissement des entreprises se confirme sous l’effet de conditions de financement très favorables, de la hausse de leur rentabilité et d’une demande vigoureuse. La croissance de l’investissement dans l’immobilier résidentiel s’est poursuivie au cours des derniers trimestres. De plus, la croissance mondiale généralisée favorise les exportations de la zone euro.
La hausse annuelle de l’IPCH dans la zone euro s’est établie à 1,4 % en décembre 2017, en recul par rapport aux 1,5 % enregistrés en novembre, cette évolution résultant principalement des prix de l’énergie. Au cours des prochains mois, sur la base des prix actuels des contrats à terme sur le pétrole, les taux annuels d’inflation devraient fluctuer autour des niveaux observés actuellement. Les mesures de l’inflation sous-jacente restent modérées, notamment en raison de facteurs spécifiques, et ne montrent pas encore de signes convaincants de remontée durable. Elles devraient s’accélérer progressivement à moyen terme, soutenues par les mesures de politique monétaire de la BCE, la poursuite de la croissance économique, la résorption correspondante de la sous-utilisation des capacités productives et l’accélération de la hausse des salaires.
L’analyse monétaire confirme que la croissance de la monnaie au sens large a continué de progresser au rythme robuste généralement observé depuis mi-2015. Le redressement de la croissance des prêts accordés au secteur privé s’est également poursuivi. D’après l’enquête sur la distribution du crédit bancaire dans la zone euro pour le quatrième trimestre 2017, la croissance des prêts continue d’être soutenue par l’augmentation de la demande de prêts et par l’assouplissement des critères d’octroi des prêts, en particulier aux ménages. En outre, les coûts de financement des sociétés non financières (SNF) de la zone euro sont restés favorables, les taux débiteurs que leur appliquent les banques étant proches de leurs points bas historiques.
Compte tenu des résultats de l’analyse économique et des signaux provenant de l’analyse monétaire, le Conseil des gouverneurs a confirmé la nécessité d’un degré élevé de soutien monétaire afin de ramener durablement les taux d’inflation vers des niveaux inférieurs à, mais proches de 2 %. Si la confiance du Conseil des gouverneurs en une convergence de l’inflation vers son objectif s’est renforcée, les tensions sur les prix d’origine intérieure restent cependant globalement modérées et ne montrent pas encore de signes convaincants de remontée durable. Un degré élevé de relance monétaire demeure donc indispensable pour continuer d’aviver les pressions inflationnistes sous-jacentes et soutenir l’inflation globale à moyen terme.
En conséquence, le Conseil des gouverneurs a décidé de laisser les taux d’intérêt directeurs de la BCE inchangés et continue de prévoir leur maintien à leurs niveaux actuels sur une période prolongée, et bien au-delà de l’horizon fixé pour les achats nets d’actifs. En ce qui concerne les mesures non conventionnelles de politique monétaire, le Conseil des gouverneurs a confirmé son intention de poursuivre les achats nets d’actifs, au nouveau rythme mensuel de 30 milliards d’euros en vigueur depuis janvier, jusque fin septembre 2018 ou au-delà, si nécessaire, et, en tout cas, jusqu’à ce que le Conseil des gouverneurs observe un ajustement durable de l’évolution de l’inflation conforme à son objectif. De plus, le Conseil des gouverneurs a de nouveau confirmé que si les perspectives deviennent moins favorables ou si les conditions financières ne permettent plus de nouvelles avancées vers un ajustement durable de l’évolution de l’inflation, il se tient prêt à accroître le volume et/ou à allonger la durée du programme d’achats d’actifs. Enfin, le Conseil des gouverneurs a réitéré que l’Eurosystème procéderait au réinvestissement des remboursements au titre du principal des titres arrivant à échéance acquis dans le cadre du programme d’achats d’actifs pendant une période prolongée après la fin de ses achats nets d’actifs et, en tout cas, aussi longtemps que nécessaire.
[i] En tenant compte des informations disponibles au moment de la réunion du Conseil des gouverneurs du 25 janvier 201
Mis à jour le : 20/02/2018 11:10