L’euro est la monnaie unique de l’économie européenne depuis le 1er janvier 1999, même si l’introduction des pièces et des billets pour les particuliers n’a eu lieu que début 2002. 20 ans après sa création, le bilan de l’euro est positif pour les citoyens, en France et en Europe.
Dans l’ensemble de la zone euro, l’inflation moyenne a été de 1,7 % par an, près de trois fois moins que durant les vingt années précédentes.
Les voyages sont plus faciles en Europe : on y circule sans avoir besoin de changer de devises.
Pour les entreprises, la volatilité et le risque de change sont supprimés entre les pays de la zone euro. La France réalisant près de 50% de ses échanges avec les autres pays de la zone euro, l’euro constitue un grand progrès pour aider nos entreprises à exporter, ce qui est bon pour l’emploi.
L’euro a ainsi acquis la confiance forte des 340 millions d’Européens dans 19 pays : 75% soutiennent leur monnaie
En France avant l’euro, les prix doublaient en 14 ans ; depuis l’euro, l’inflation a été beaucoup plus faible, et il faudrait désormais attendre 50 ans pour voir les prix doubler.
Les gains pour le pouvoir d’achat peuvent se mesurer en regardant l’évolution du prix de la fameuse baguette de pain : depuis 2001, le temps de travail nécessaire à l’achat d’une baguette a diminué de 9%.
Sources : INSEE, calculs Banque de France
Le pouvoir d’achat a plus progressé en France que dans les autres pays d’Europe
Depuis 1999, le pouvoir d’achat moyen par habitant a augmenté de 20 % en France, nettement plus que dans le reste de la zone euro (12 %).
Pourtant les perceptions peuvent être différentes, y compris parce que ces moyennes ne distinguent pas la situation individuelle de chacun.
La maîtrise de l’inflation et une monnaie stable, c’est aussi la préservation de l’épargne.
Les financements sont moins chers pour tous les acteurs : l’État, les entreprises, les particuliers
L’euro étant solide, il inspire confiance aux prêteurs et cela permet à la France d’emprunter presque au même taux d’intérêt que l’Allemagne. Par rapport à la période antérieure du Franc, l’État économise ainsi chaque année au moins 35 milliards d’euros, soit l’équivalent du budget de la Défense.
Les entreprises et les ménages obtiennent des crédits à des taux plus bas.
L’euro et la politique monétaire accommodante ont contribué à la croissance et à l’emploi. La croissance du PIB par habitant s’est élevée en cumulé entre 1999 et 2017 à 19 % en zone euro, presque autant qu’aux États-Unis (21 %).
Les succès de l’euro ne doivent pas nous conduire à la complaisance. Nous avons une monnaie de confiance, mais l’Europe doit encore se mobiliser pour relever les défis à venir.
Pour progresser vers un euro plus solide et plus inclusif, nous avons trois défis à affronter. Il faut renforcer la solidité, mieux répartir la prospérité et affirmer une souveraineté.
Pour faire face à la crise, des mesures exceptionnelles de politique monétaire ont été adoptées. Cette stratégie a été efficace: elle a contribué aux 10 millions de créations nettes d’emplois dans la zone euro depuis 2013. Elle devra être progressivement normalisée en fonction des évolutions économiques.
Pour des banques plus solides, il nous reste à renforcer l’Union bancaire. Un véritable marché unique bancaire pourra mieux protéger les Européens contre les aléas financiers.
Nous devons poursuivre les réformes nationales, et utiliser les marges budgétaires dans les pays où elles existent, pour renforcer la croissance. Ceci aidera aussi les pays d’Europe où la croissance a été moins rapide ces dernières années, et améliorera ainsi la convergence Nord-Sud.
Deux avancées concrètes sont à mettre en place pour renforcer l’Union économique :
Mieux utiliser l’épargne abondante en Europe pour financer des entreprises d’avenir comme les PME : nous devons construire une « Union de financement pour l’investissement et l’innovation »
Mettre en place une capacité d’intervention budgétaire commune à l’ensemble de la zone euro pour assurer une meilleure stabilisation des économies.
Plus du tiers des échanges commerciaux internationaux sont facturés en euros (34,2 %, proche des 40 % du dollar), mais le dollar reste très dominant dans les échanges financiers. Renforcer le rôle international de l’euro aiderait l’Europe à davantage peser économiquement face aux États-Unis et à la Chine.
Dans un monde incertain, l’euro est devenu plus que notre monnaie : un socle commun de stabilité et un patrimoine collectif qui fait notre force face à la montée des inquiétudes. 72% des Français sont favorables à l’euro. Plutôt que de céder à l’attentisme avant une prochaine crise, il est essentiel aujourd'hui de consolider tous les acquis de l'euro, et d’optimiser son potentiel au bénéfice de tous les Européens.
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Mis à jour le : 23/04/2019 07:38