Une banque centrale peut plus efficacement atténuer la sévérité des crises économiques en opérant sa fenêtre d’escompte avec une règle d’éligibilité élargi à tout actif sûr ou à tout agent économique solvable. Ce principe stratégie empirique pour montrer ce principe emploie des régressions en panels. Nous étudions comment la crise du phylloxera, qui décima les vignes entre 1862 et 1890, augmenta les défauts des entreprises non agricoles dans les départements, et utilisons les spécificités du système de refinancement des effets de commerce pour traiter les problèmes d’endogénéité de l’éligibilité aux crises. Nous montrons que les départements dotés de davantage de succursales ont connu une augmentation plus faible de leur taux de défaut quand la crise les a touchés. Un exercice contrefactuel montre que l’effet économique est significatif : Le taux de défaut agrégé aurait été augmenté de 10 à 15% si la Banque de France avait opéré la fenêtre d’escompte sur la règle d’éligibilité la plus restrictive. Ce résultat est entièrement dû à la politique d’éligibilité à la banque centrale, et n’est pas expliqué par une politique budgétaire contra-cyclique ou par des ajustements du taux directeur de la banque centrale.
Vincent Bignon et Clemens Jobst
Janvier 2017
Classification JEL : E32, E44, E51, E58, N14, N54.
Mots-clés : Escompte, collatéral, Règle de Bagehot, banque centrale, taux de défaut.
Mis à jour le : 25/04/2017 11:03