Cet article examine les effets d'une consolidation budgétaire fondée sur une réduction de la dépense publique, selon le degré de crédibilité quant à la durabilité de cette réduction. Nous comparons le rôle de la crédibilité imparfaite, selon que le pays puisse l'accompagner d'une politique monétaire accommodante ou qu'il soit un membre de faible taille d'une union monétaire, avec un effet négligeable sur le taux d'intérêt et le taux de change de cette union. Nous trouvons deux résultats principaux. D'abord, pour un pays ayant une politique monétaire indépendante, l'impact négatif de manque de crédibilité est relativement limité et la consolidation devrait réduire la dette publique avec un faible coût en termes d'activité, étant donné que la politique monétaire sera plus accommodante qu'en cas de crédibilité parfaite. Ensuite, pour un membre d'une union monétaire, l'absence d'assouplissement monétaire conduit à un effet récessif substantiellement plus large, si bien que la réduction de la dette publique à court et moyen terme peut s'avérer limitée en cas de crédibilité imparfaite.
Matthieu Lemoine et Jesper Lindé
Mai 2016
Classification JEL : E32, F41.
Mots-clés : politique monétaire et budgétaire, consolidation rapide vs. graduelle, modèle DSGE, prix et salaires visqueux, union monétaire.
Mis à jour le : 12/06/2018 10:55