En utilisant des données relatives aux banques américaines, le présent Rue de la Banque montre que, lorsque la politique monétaire se resserre, les banques dont le bilan comporte une plus grande proportion de dépôts à intérêt zéro enregistrent une augmentation plus forte du taux de leurs dépôts portant intérêt, ce qui entraîne une baisse plus marquée de leur offre de crédit. Par conséquent, la composition du financement du système bancaire joue un rôle dans la transmission de la politique monétaire : le canal du crédit bancaire est toujours valable.
Par Mattia GIROTTI
Après une période prolongée de baisse des taux d’intérêt, la question, dans les principales économies, est désormais de savoir quand les banques centrales procéderont à une hausse progressive de leurs taux. En s’appuyant sur les travaux de Girotti (2016), le présent Rue de la Banque décrit un mécanisme par lequel la politique monétaire affecte la composition du passif des banques et leurs coûts de financement. Selon ce mécanisme, lorsque la banque centrale augmente les taux d’intérêt, les banques commerciales doivent remplacer un passif bon marché par un passif de plus en plus coûteux. Par conséquent, plus les banques se procurent de financements par ce passif bon marché, plus leur coût de financement augmente et plus elles réduisent leurs prêts.
L’existence de ce mécanisme indique que la composition du passif des banques détermine la façon dont elles répondent à la politique monétaire, ce qui laisse à penser que le canal du crédit bancaire est toujours valable à l’heure actuelle. Lorsque les banques centrales visent à modifier l’orientation de la politique monétaire, elles doivent donc accorder une attention particulière à la façon dont le système bancaire se procure ses financements.
Mis à jour le : 30/03/2018 15:29