L’accès au financement constitue un enjeu majeur pour la croissance et le développement des petites et moyennes entreprises (PME), en particulier en période de crise. En matière de financement externe, les PME ont quasi exclusivement recours au financement bancaire. Cette dépendance bancaire se caractérise également par un faible nombre de relations bancaires. 80 % des PME françaises n’ont ainsi qu’une seule banque. Ces entreprises sont donc particulièrement vulnérables aux chocs bancaires. Maintenir l’accès des PME au crédit en période de crise a été l’un des principaux objectifs des mesures de politique monétaire non conventionnelles déployées par les banques centrales depuis 2008. Dans ce Rue de la Banque, nous nous intéressons à l’effet sur l’octroi de crédit aux PME françaises de la politique d’offre de liquidité à long terme de la Banque centrale européenne (BCE) début 2012 (LTRO 2 1), qui en France a été accompagnée d’une modification des conditions de garantie imposées aux banques pour pouvoir accéder à cette liquidité.
Dans un contexte de crise marqué par une forte diminution de la demande de crédit, isoler et évaluer l’impact de telles mesures d’offre peut s’avérer difficile. Nous présentons la méthodologie utilisée dans notre article (Cahn et al., 2017) qui permet, au sein d’une même banque, de mesurer cet effet sur l’évolution des volumes de crédit et de comprendre comment les banques ajustent leur portefeuille de crédit : à qui pretent‑elles ? Privilegient‑elles les emprunteurs avec lesquels elles ont une relation bancaire approfondie ? Cela conduit‑il à une mauvaise allocation du crédit vers des emprunteurs plus risqués ?