Nous évaluons dans ce papier comment la non-normalité des rendements peut affecter l'allocation d'actifs. Une expansion en séries de Taylor de la fonction d'utilité espérée permet de se concentrer sur un certain nombre de moments et de calculer numériquement l'allocation de portefeuille optimale. Un avantage décisif de cette approche est qu'elle demeure opérationnelle même lorsque le nombre d'actifs devient important. Nous montrons qu'en présence de non-normalité modérée le critère espérance-variance fournit une bonne approximation de la maximisation de l'utilité espérée. En revanche, en cas de non-normalité marquée (telle que celle obtenue pour certains titres sur les marchés développés ou pour certains indices boursiers sur les marchés émergents), le critère espérance-variance peut conduire à une approximation erronée de l'utilité espérée. Dans de telles situations, des stratégies fondées sur l'optimisation d'un critère faisant intervenir les troisième ou quatrième moments sont susceptibles d'approcher correctement l'utilité espérée.
Eric Jondeau and Michael Rockinger
Décembre 2002
Mis à jour le : 11/02/2019 18:19