Une union monétaire limite la capacité de la banque centrale à utiliser la politique de taux d'intérêt pour répondre à des chocs asymétriques. Nous démontrons que la politique de collatéral peut servir à amortir les chocs asymétriques lorsque ces chocs affectent également les actifs détenus par les banques et lorsque les portefeuilles d'actifs diffèrent entre les banques des différentes régions de l'union monétaire. Dans le modèle, des banques de 2 pays utilisent des actifs en garantie (appelés "collatéral") pour emprunter sur le marché interbancaire ou auprès de la banque centrale. Cette dernière vise un niveau de taux d'intérêt (ou d'investissement) dans chaque économie. La banque en difficulté peut être contrainte dans son accès au financement en raison d'un problème d'aléa moral et d'un manque de collatéral. La banque centrale fait alors face à une transmission hétérogène de son taux d'intérêt: un changement de taux a un effet moindre sur le pays en difficulté économique. La banque centrale utilise donc un taux d'intérêt élevé qui est entièrement transmis à l'économie en plein essor et relâche la politique de collatéral sur les actifs détenus principalement par la banque en difficulté afin de restaurer la transmission de sa politique monétaire.
François Koulischer
Mai 2015
Classification JEL : E58, G01, G20.
Mots-clés : Banque centrale, union monétaire, politique de collatéral, politique monétaire.
Mis à jour le : 12/06/2018 10:55