Les théories traditionnelles d’intégration économique accordent beaucoup d’importance à la mobilité internationale pour faire face aux chocs asymétriques au sein d’une zone. Pourtant, les travaux récents sur les migrations internationales ont ignoré le rôle des chocs conjoncturels dans la détermination des flux de migrations internationales. Ce papier a pour objectif de combler cette lacune. Nous dérivons d’abord un modèle de choix optimal de migration, qui est une extension du modèle d’utilité aléatoire (Random Utility Model). Notre modèle prédit qu’une amélioration de la situation économique d’un pays de destination potentielle relativement au pays d’origine pourrait accroître le flux de migrants entre ces deux pays. Et ce, en plus d’une augmentation due à des facteurs de migration structurels tels que le différentiel de salaire ou la distance géographique. En construisant une base de données de flux migratoires bilatéraux annuels bruts entre 30 pays développés sur la période 1980-2010, nous testons empiriquement l’ampleur de l’effet des chocs conjoncturels sur les flux de migration bilatéraux. Nos résultats indiquent que les fluctuations agrégées et les taux d’emploi relatifs affectent l’intensité des flux migratoires bilatéraux. Par ailleurs, nous apportons la preuve que les accords de Schengen et l’introduction de l’euro ont permis d’augmenter la mobilité des travailleurs entre les États membres.
Michel Beine, Jean-Charles Bricongne et Pauline Bourgeon
Octobre 2013
Classification JEL : F22, O15.
Mots-clés : Migrations internationales, Chocs conjoncturels, Pays de l’OCDE, Maximisation du revenu.
Mis à jour le : 05/02/2019 16:46