La crise récente a révélé les conséquences potentiellement dramatiques de l’accumulation progressive d’un levier trop important du système financier et suscité, dans le cadre de Bâle 3, de nouvelles propositions des superviseurs bancaires qui visent à renforcer les exigences réglementaires en capital imposées aux banques. Malgré l’intense débat qui a entouré ces propositions, la question empirique de la mesure des conséquences macroéconomiques de chocs affectant le levier du système bancaire, qu’il s’agisse de chocs réglementaires ou non, reste sans réponse définitive. Dans ce papier, nous nous efforçons de trouver une solution à certains problèmes d’identification bien connus qui perturbent cette évaluation. Nous proposons ainsi une nouvelle approche, qui s’appuie sur un environnement riche en données à la fois au niveau microéconomique (celui des banques) et macroéconomique et combine des régressions en panel de banques et un modèle à facteurs dynamiques macroéconomique pour les États-Unis. Nous identifions d’abord les chocs de levier au niveau des grandes banques américaines et les agrégeons pour en dériver une mesure macroéconomique du choc de levier bancaire. Nous calculons ensuite les fonctions de réponse d’une large sélection d’indicateurs macroéconomiques américains à un tel choc agrégé de levier bancaire, en utilisant une méthodologie récente développée par Ng and Stevanovic (2012). Nos résultats témoignent de façon significative et robuste de l’impact récessif d’un choc réduisant le levier des grandes banques américaines.
Jean-Stéphane Mésonnier et Dalibor Stevanovic
Août 2012
Classification JEL : C23, C38, E32, E51, G21, G32
Mots-clés : ratios de capital bancaires, fluctuations macroéconomiques, panels, modèles à facteurs dynamiques
Mis à jour le : 06/02/2019 16:22