Une abondante littérature économique a souligné, sur les dernières années, que les dépenses d'investissements en TIC seraient plus importantes dans les services, et tout particulièrement certaines activités comme les services financiers et le commerce de gros, que dans l'industrie. La présente analyse étudie si les données d'investissements en TIC élaborées par les comptables nationaux minorent les dépenses productives en TIC, et ceci de façon plus importante dans l'industrie que dans les services. En effet, les dépenses en TIC ne sont considérées comme des investissements que lorsque les produits correspondants sont physiquement isolés. Aussi, les TIC intégrés à des investissements productifs ne sont pas comptabilisés comme des investissements en TIC mais comme des consommations intermédiaires des entreprises produisant ces biens d'équipements, cette source de minoration des dépenses en TIC concernant davantage l'industrie que les services. Une évaluation de l'importance des intrants TIC (appelés « investissements indirects en TIC ») dans les dépenses d'investissements en produits non TIC est proposée, sur la France, pour la seule année 2000 qui est celle de la nouvelle base dans laquelle les comptes nationaux sont maintenant disponibles. Cette évaluation est réalisée à partir des matrices croisant branches et produits de consommations intermédiaires et d'investissements à un niveau détaillé de nomenclature. Le principal résultat de l'analyse est que l'ampleur des « investissements indirects en TIC » apparaît faible par rapport aux « investissements directs en TIC » habituellement commentés dans la littérature. Ce sont les branches de services qui investissent le plus en TIC, de manière tant « directe qu'indirecte ».
Paul-Antoine Beretti et Gilbert Cette
Septembre 2007
Classification JEL : E22, 033
Mots-clés : TIC, investissements, consommations intermédiaires, coefficients techniques
Mis à jour le : 11/02/2019 17:38