Les coûts internes au défaut, un des facteurs importants conduisant les pays à repayer leurs dettes souveraines, s’accroissent avec le biais domestique dans les portefeuilles des résidents. En conséquence, lorsqu’il souhaite accentuer ce biais en mettant en place des contrôles de capitaux, un pays met en regard les bénéfices en termes de crédibilité avec les pertes liées à une moindre diversification des portefeuilles. Cependant, pourquoi le souverain n’évite-t-il pas ces coûts internes au défaut, par example en sauvant ses résidents avec des transferts ? Pourquoi, par ailleurs, ne met-il pas lui-même en place la diversification des portefeuilles domestiques, par des swaps ou par n’importe quelle autre stratégie de couverture ? Répondre à ces deux questions permet de mieux saisir la nature du coût interne du défaut. Ce papier étudie la soutenabilité de la dette souveraine dans un modèle où les investisseurs domestiques et étrangers choisissent de manière optimale leurs portefeuilles et où le souverain détermine, de manière optimale également, sa dette et ses décisions de défaut et de sauvetage de ses résidents. Il détermine sous quelles conditions les plans de sauvetage domestiques n’empêchent pas le paiement souverain et établit quand, malgré leurs gains en termes de crédibilité, les contrôles de capitaux ne sont pas désirables.
Eric Mengus
Mars 2014
Classification JEL : F34, G15, G18
Mots-clés : dette souveraine, coût interne au défaut, plans de sauvetage, contrôles de capitaux
Mis à jour le : 05/02/2019 10:27