Parmi les technologies disponibles pour réduire les émissions de gaz à effet de serre, la capture et séquestration de CO2 (CCS) semble particulièrement prometteuse. Cette technologie permet de continuer à extraire des combustibles fossiles polluants sans accroître le stock de CO2 atmosphérique. Nous examinons ici un modèle à deux secteurs avec deux sources d'énergie primaire, une ressource polluante épuisable et une ressource renouvelable non polluante et coûteuse, dans lequel une réglementation environnementale est imposée sous la forme d'un plafond de CO2 atmosphérique. Nous supposons que seules les émissions d'un secteur peuvent être capturées. La littérature considère en général un seul secteur dont toutes les émissions sont capturables. Dans ce cas, le principal résultat est que la technologie CCS ne doit pas être utilisée avant que le seuil de pollution ait été atteint. Nous trouvons que, lorsque les contraintes techniques ne permettent pas de capturer les émissions des deux secteurs, ce résultat n’est plus vrai. La technologie de capture doit être utilisée avant que le plafond soit atteint si les émissions non capturables sont assez grandes. Dans ce cas, nous constatons que le chemin de prix de l'énergie dépend du secteur, à cause de la variation du coût social de la ressource en fonction de son utilisation. Un exercice numérique montre que la taxe initiale sur le carbone doit être égale à 52$/tCO2 et qu'il est optimal d'utiliser la CCS avant le plafond.
Renaud Coulomb et Fanny Henriet
Mars 2011
Classification JEL : Q31, Q38, Q41, Q54, Q55
Mots-clés : Ressource non renouvelable, Externalités, Capture du CO2
Mis à jour le : 11/02/2019 16:20