Ce papier examine si des préoccupations de réputation peuvent amener la banque centrale à mettre en oeuvre la politique monétaire optimale temporellement incohérente dans un modèle néo-keynésien standard. La nature prospective de ce modèle est à cet égard intéressante à double titre: d'une part, elle accentue l'incohérence temporelle de la politique monétaire optimale en ajoutant un biais de stabilisation à l'éventuel biais d'inflation; d'autre part, elle permet de modéliser la réputation de la banque centrale de manière plus satisfaisante en expliquant la coordination des agents privés sur la durée de punition. Nos résultats suggèrent que les biais d'inflation et de stabilisation peuvent être surmontés pour toutes les calibrations utilisées dans la littérature. Ces résultats permettent d'endogénéiser la perspective atemporelle de Woodford et tendent à mettre en doute le bien-fondé de récentes propositions de délégation de politique monétaire.
Olivier Loisel
Juin 2005
Classification JEL : JEL : E52, E58, E61.
Mots-clés : biais de stabilisation, biais d'inflation, discrétion, engagement, perspective atemporelle, réputation.
Mis à jour le : 24/04/2019 08:58