Cet article porte sur l’évolution des déterminants, au cours de la dernière décennie, des rendements des obligations émises par les sociétés non financières de la zone euro. Nous décomposons l'écart entre le rendement des obligations de sociétés allemandes, françaises, italiennes et espagnoles vis-à-vis du Bund de même maturité, en des primes de risque pays, de risque de crédit et de risque de maturité au moyen de régressions avec des indicatrices. Nous soulignons trois principales conclusions. Tout d'abord, la phase initiale de la crise financière (2008-2009) a provoqué une augmentation globale des primes de risque de crédit. Depuis le début de 2013, les primes de risque de crédit sont de retour à des niveaux comparables à ceux précédant la crise financière. Deuxièmement, lors de la phase aiguë de la crise des dettes souveraine européennes (2011-2012), les primes de risque de crédit élevées ont été accompagnées par des signes forts et persistants de fragmentation financière en Italie et en Espagne (mais pas en France). Cette fragmentation a atteint son apogée dans la seconde moitié de 2012 et a commencé à reculer seulement après l'annonce de l'OMT. Troisièmement, nous fournissons une simple mesure de l'intégration financière entre les 4 grands États membres de la zone euro.
fragmentation index
Guillaume Horny, Simone Manganelli et Benoit Mojon
Février 2016
Classification JEL : E43, G12, G24, C23
Mots-clés : Intégration financière, risque de crédit, primes pays, indicateur de fragmentation.
Mis à jour le : 12/06/2018 10:55