Les banques centrales reconnaissent de plus en plus que le changement climatique est une source de risques financiers et qu’il pourrait affecter la transmission et la mise en œuvre de la politique monétaire. Dans ce contexte, cet article explore une approche permettant d’intégrer les risques climatiques dans la politique de collatéral d’une banque centrale. Cette approche se base sur des méthodologies dites d’ « alignement » climatique, qui permettent d’estimer la cohérence des actifs éligibles et mobilisés dans le cadre du collatéral avec des objectifs climatiques. Plutôt que de chercher à évaluer l’ « alignement » de chaque actif, les banques centrales pourraient chercher à ce que les pools de collatéral mobilisés par chaque contrepartie soient compatibles avec des objectifs climatiques, cette approche étant plus compatible avec le principe de neutralité de marché. Notre analyse montre que, en agrégé, le collatéral négociable éligible et mobilisé dans le cadre de l’Eurosystème n’est probablement pas « aligné » avec les objectifs climatiques de l’UE, ce qui suggère qu’il est exposé aux risques de transition. Nous présentons quelques implications pratiques de nos résultats et suggérons des pistes pour de futures études.
Mis à jour le : 21/12/2020 12:31