Cet article analyse la situation économique et financière des entreprises de taille intermédiaire (ETI) en 2022, en mobilisant la base des comptes sociaux du Fichier bancaire des entreprises (FIBEN) de la Banque de France. L’étude est réalisée à partir d’un échantillon de plus de 46 019 entités légales regroupées en 6 254 ETI au sens de la loi de modernisation de l’économie (LME). Au sein de l’échantillon, la population s’est accrue de 3 % par rapport à 2019 (+ 174 ETI).
En outre, en 2020, les ETI « emploient 3,2 millions de salariés en équivalent temps plein (ETP), réalisent 30 % du chiffre d’affaires et 26 % des investissements [...]. 33 % des salariés en ETP des ETI travaillent dans l’industrie manufacturière (34 % dans l’industrie), contre seulement 18 % dans les autres catégories d’entreprises (21 % dans l’industrie). Compte tenu de leur orientation industrielle, les ETI jouent un rôle essentiel dans le commerce extérieur, réalisant 33 % du chiffre d’affaires à l’export (contre 52 % pour les grandes entreprises) ». Ces spécificités se retrouvent dans les données Banque de France utilisées dans cette étude : l’industrie manufacturière représente presque 30 % de la valeur ajoutée des ETI en 2022 ; les secteurs « industrie manufacturière », « commerce » et « conseils et services aux entreprises » représentent presque 70 % de la valeur ajoutée des ETI en 2022 et regroupent deux tiers des bilans sociaux.
En 2022, l’activité des ETI poursuit sa reprise : le chiffre d’affaires progresse de 13,9 % par rapport à 2021 et la valeur ajoutée dégagée augmente de 8,6 % sur un an, à périmètre constant. L’excédent brut d’exploitation augmente de 10,4 %, tout en intégrant une hausse des charges de personnel et des impôts de production. En outre, la valeur ajoutée 2022 dans les trois secteurs regroupant l’essentiel des ETI est nettement supérieure aux niveaux de 2019 : à fin 2022, les ETI ont donc effacé le choc Covid.
En conséquence, le taux de marge moyen des ETI se redresse à 27,6 % en 2022, après 26,2 % en 2021, pour retrouver les niveaux pré-crise financière de 2008, qui constituaient déjà un point haut.
Même si elle cache une certaine hétérogénéité sectorielle, cette évolution positive globale se retrouve dans la situation de trésorerie positive des ETI relativement à 2019, avec un endettement diminué et une rentabilité en hausse. Ces résultats se traduisent…