Les entreprises non financières ont abordé la crise sanitaire fortes de plusieurs atouts : trois années d’activité dynamique, des taux de marge en hausse, des taux d’intérêt toujours bas et une trésorerie renforcée.
Le taux d’endettement était en recul pour les PME et en augmentation pour les entreprises de taille intermédiaire et les grandes entreprises. Ayant toutefois moins accès aux financements de marché, les PME ont eu particulièrement besoin des prêts garantis par l’État en 2020 : elles représentaient ainsi 75 % des montants accordés à fin novembre.
La perspective d’une augmentation de la dette des entreprises en 2020 – certes compensée en large partie par l'augmentation de leur trésorerie – souligne néanmoins certaines fragilités : elles sont moins rentables qu’à la veille de la crise de 2008, leurs besoins en fonds de roulement ont progressé en 2019 et leur capacité à rembourser leurs engagements financiers ne s’améliore que lentement. De surcroît, ces évolutions moyennes cachent des situations financières individuelles plus dégradées.
Cet article analyse la situation économique et financière des entreprises en 2019, en mobilisant la base des comptes sociaux du Fichier bancaire des entreprises (FIBEN) de la Banque de France. Le périmètre d’étude couvre les entreprises non financières de plus de 750 000 euros de chiffre d’affaires qui sont localisées en France. Il inclut donc les petites et moyennes entreprises (PME), les entreprises de taille intermédiaire (ETI) et les grandes entreprises (GE).
La croissance du chiffre d’affaires reste solide
La croissance du chiffre d’affaires des entreprises en France demeure solide en 2019, à + 2,7 %, même si elle ralentit par rapport aux fortes hausses de 2017 (+ 4,9 %) et 2018 (+ 4,4 %), cf. tableau 1. La décélération est plus marquée pour les grandes entreprises (+ 1,7 % en 2019, après + 3,9 % en 2018) et les ETI (+ 2,5 %, après + 4,4 %), que pour les PME dont l’activité reste très dynamique (+ 5,1 % en 2019, après 5,3 % en 2018).
La croissance du chiffre d’affaires total est en particulier freinée par le ralentissement du chiffre d’affaires à l’export (+ 0,2 % en 2019, contre + 6,5 % en 2017 et + 5,6 % en 2018). Ce dernier marque le pas en 2019 pour les ETI comme pour les GE, après les fortes hausses de 2017 et 2018. En revanche, les PME résistent bien avec une croissance du chiffre d’affaires à l’export de 3,3 %.
L’excédent brut d’exploitation progresse fortement
La croissance de la valeur ajoutée reste soutenue en 2019 (+ 3,5 %, après + 3,0 % en 2018). Elle augmente sensiblement pour toutes les tailles d’entreprises : + 4,7 % pour les PME, + 2,6 % pour les ETI et + 3,4 % pour les GE (cf. tableau 2).
L’année 2019 est marquée par la réforme du crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi (CICE). Les entreprises bénéficient ainsi à la fois du CICE sur les salaires versés avant 2019 et des allègements de cotisations patronales – qui remplacent le CICE – sur les rémunérations versées à partir du 1er janvier 2019. Dans ce contexte, les charges de personnel augmentent moins rapidement que les années passées : + 2,7 % en 2019, contre + 4,0 % en 2018 et + 3,7 % en 2017. La hausse reste néanmoins significative, en particulier pour les PME (+ 4,4 %). …
Mis à jour le : 05/02/2021 10:32