Le Bulletin de la Banque de France n°232 : Article 4 Les espèces, malgré leur repli, restent le moyen de paiement privilégié des Français

La Banque centrale européenne (BCE) a renouvelé en 2019 son enquête sur les habitudes de paiement des ménages en zone euro. Par rapport à la précédente enquête (2016), il apparaît que les espèces restent le moyen de paiement privilégié, en nombre, pour les achats du quotidien. Mais on constate une préférence croissante pour la carte, en particulier sans contact, que la crise sanitaire Covid-19 a accentuée.

Le déclin de l’usage transactionnel des espèces devrait se poursuivre au profit des paiements digitaux. Toutefois la disparition des espèces n’est pas à l’ordre du jour.

La Banque de France continuera de veiller à un accès satisfaisant aux espèces pour tous ainsi qu’au respect du cours légal – c’est-à-dire à l’interdiction pour un commerçant de refuser un paiement en espèces – au nom de la liberté de choix du moyen de paiement qui doit être laissée au consommateur.

1 En 2019, les Français privilégient toujours les espèces pour leurs achats du quotidien, malgré une préférence en hausse pour la carte

Selon l’enquête SPACE (study on the payment attitudes of consumers in the euro area), les espèces restent, en 2019, le moyen de paiement le plus utilisé en France (et dans l’Eurosystème) en magasin et entre particuliers : leur part s’établit à 59 % en France (73 % en zone euro), alors que les paiements par carte ne représentent que 35 % des transactions (24 % en zone euro).

Comme dans la précédente enquête conduite en 2016 (enquête SUCH), les espèces se maintiennent ainsi au premier rang des moyens de paiement (cf. graphique 1a). Elles enregistrent toutefois un net recul (baisse de neuf points de pourcentage en trois ans en France) au profit de la carte dont la part augmente (hausse de huit points sur la même période), portée par le « sans contact », qui totalise désormais 38 % des transactions réalisées par carte en France. En valeur, 25 % du montant total des transactions françaises en magasin et de personne à personne sont réglées en espèces (48 % en zone euro), soit un repli de trois points depuis 2016 (respectivement six points pour la zone euro).

Au total, la France se place, comme en 2016, parmi les pays de la zone euro qui utilisent le moins les espèces, en valeur, avec les Pays-Bas, le Luxembourg, la Belgique, la Finlande et l’Estonie.

Le recul des espèces s’observe aussi dans l’ensemble de la zone euro, où elles passent en moyenne sous le seuil symbolique de 50 % des paiements en valeur.

En matière de préférences exprimées (cf. graphique 3), les Français interrogés se démarquent – comme en 2016 – par un attrait de plus en plus marqué pour les moyens de paiement scripturaux. Ainsi, 69 % déclarent privilégier la carte pour le règlement de leurs achats du quotidien 3 (49 % en moyenne en zone euro). Et ils sont ceux, dans la zone euro, qui préfèrent le moins recourir aux espèces : 9 % seulement préfèrent payer en espèces (27 % en moyenne en zone euro), chiffre en
baisse de huit points par rapport à l’enquête de 2016.

Les paiements en espèces constituent traditionnellement l’apanage des petits achats du quotidien (cf. graphique 4) : 92 % des paiements d’une valeur inférieure à 5 euros sont réglés en espèces en zone euro. 
 

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Le Bulletin de la Banque de France n°232 : Les espèces, malgré leur repli, restent le moyen de paiement privilégié des Français
  • Publié le 02/12/2020
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Moyens de paiement et monnaie fiduciaire

Mis à jour le : 02/12/2020 08:03