Nous étudions dans cet article les implications inflationnistes des dettes publiques émises par les pays membres d'une union monétaire. La dette d'un pays membre est-elle simplement remboursée à terme par des taxes décidées par ce pays, ou sera-t-elle monétisée par la banque centrale de l'union ? Nous montrons que les deux options sont possibles à l'équilibre. Nous proposons un modèle simple d'une union monétaire. Le modèle engendre des équilibres multiples qui dépendent des anticipations des agents sur la façon dont les obligations financières des Etats seront remplies. Dans un équilibre que nous appelons l'équilibre «ricardien», les obligations sont remboursées à terme par des impôts prélevés dans le pays émetteur; dans l'autre, que nous appelons l'équilibre «de monétisation», la banque centrale de l'union est amenée à émettre de la monnaie pour financer les titres de dette parvenus à échéance. La multiplicité d'équilibres reflète un problème d'engagement de la banque centrale. Un facteur essentiel pour la détermination de l'équilibre est la répartition de la détention des titres de dette publique. Nous montrons que les Etats membres, anticipant la possibilité de ce financement monétaire de leur dette ont une incitation à pratiquer les déficits de manière excessive. Nous utilisons ces résultats pour discuter de diverses mesures susceptibles de traiter ce problème dans une union monétaire.
Russell Cooper, Hubert Kempf et Dan Peled
Octobre 2007
Classification JEL : E31, E42, E58, E62
Mots-clés : Union monétaire, taxe inflationniste, seigneuriage, dette publique
Mis à jour le : 11/02/2019 17:37