Dans une large classe de modèles à prix rigides, la non-neutralité des chocs nominaux est résumée par une statistique suffisante : le rapport entre kurtosis (le coefficient d´aplatissement) de la distribution des changements de prix et la fréquence des changements de prix. Nous testons cette prédiction théorique en utilisant les données d'un grand nombre d'entreprises représentatives de l'économie française. Les données individuelles nous permettent de mesurer les moments de la distribution des changements de prix (kurtosis et fréquence) pour environ 120 produits de l’indice des prix à la production et 220 produits de l’indice des prix à la consommation. Nous utilisons un VAR augmenté de facteurs (FAVAR) pour mesurer les réponses sectorielles à un choc monétaire, résumées par la réponse cumulée aux impulsions des prix sectoriels (CIRP), selon trois schémas d'identification alternatifs. La CIRP estimée est corrélée avec la kurtosis et la fréquence de façon cohérente avec la prédiction théorique (i.e. c’est bien le ratio de ces deux moments qui est corrélé avec la CIR). L'analyse montre également que d'autres moments non prédits par la théorie, tels que la moyenne, l'écart-type et l'asymétrie de la distribution des changements de prix, ne sont pas corrélés avec la CIRP. La robustesse des résultats est confirmée par différents tests.
Mis à jour le : 20/10/2021 13:24