En juin 2018, la Banque populaire de Chine (PBoC) a élargi aux obligations financières vertes le pool d'actifs éligibles en collatéral pour sa facilité de prêt à moyen terme. La PBoC a également accordé aux obligations financières vertes un statut préférentiel. Nous mesurons l'impact de cette politique sur l'écart de rendement entre les obligations vertes et non vertes. En utilisant une approche de « difference in differences », nous montrons que la politique a accru l'écart de rendement de 46 points de base. Notre approche diffère de celle de la littérature en ce que nous faisons correspondre les obligations examinées avec des obligations non vertes présentant des caractéristiques similaires et émises par la même entreprise, ce qui permet d’améliorer la pertinence des effets fixes d'entreprise. Nous étudions également spécifiquement l'impact sur les obligations vertes. La granularité des données (quotidiennes) nous permet également de mener une analyse dynamique en divisant l'échantillon en observations hebdomadaires, mensuelles et trimestrielles. Nous montrons que les pré-tendances sont mineures. Nos résultats montrent également que l'impact de la réforme commence à se matérialiser après trois semaines, a un effet maximum après trois mois, et que son effet est persistant sur six mois.
L'impact du changement climatique sur la stabilité du système financier est un sujet d’intérêt croissant au sein des banques centrales. Certaines d’entre elles ont commencé à chercher des moyens de réduire l'intensité en carbone de leur portefeuille et à encourager la finance « verte ». La politique monétaire peut notamment soutenir la transition vers une économie plus verte par le biais des prêts accordés aux institutions financières en échange de titres déposés en garantie (le collatéral). L'ajout d'un titre dans la liste des garanties admissibles peut en effet avoir une incidence sur son prix, et par conséquent sur l'économie réelle.
Le 1er juin 2018, la Banque populaire de Chine (PBoC) a intégré les obligations financières vertes, avec un statut préférentiel, dans le groupe d’actifs acceptés comme collatéral pour sa facilité de prêt à moyen terme. Nous étudions l'impact de la réforme sur les taux de ces obligations.
Nous comparons les taux des obligations financières vertes aux taux d’obligations financières non vertes émises par la même entreprise, c’est-à-dire ayant des caractéristiques similaires. Nous mesurons l'écart de taux entre ces deux groupes d’obligations avant et après la réforme. Nous montrons que la réforme de 2018 a conduit à une baisse de 46 points de base des taux des obligations vertes, comparés à ceux des obligations non-vertes. Nos résultats montrent également que l'impact de la réforme commence à se matérialiser après trois semaines, que son effet est maximal après trois mois, et persistant sur six mois.
Mis à jour le : 04/05/2021 17:21