Après le choc de la crise sanitaire en 2020, les performances des entreprises françaises ont nettement rebondi au cours de l’année 2021 : redressement de l’activité, renforcement de la trésorerie, hausse de la rentabilité, maîtrise de l’endettement, et capacité de remboursement préservée. Ces signes de résilience, observés pour toutes les tailles d’entreprises, sont autant d’atouts pour faire face aux défis actuels : guerre en Ukraine, flambée des prix de l’énergie, tensions observées dans les chaînes d’approvisionnement, difficultés de recrutement, etc.
La tendance positive observée en 2021 masque toutefois des situations individuelles disparates. Par exemple, seulement 23 % des entreprises de l’hébergement-restauration ont retrouvé une activité supérieure ou égale à leur niveau d’avant-crise, contre 62 % pour l’ensemble des entreprises. Deux ans après le début de la crise sanitaire, la proportion d’entreprises en difficulté – telle que mesurée par la cotation Banque de France – ne semblait toutefois pas avoir augmenté.
Cet article analyse la situation économique et financière des entreprises en 2021, en mobilisant la base des comptes sociaux du Fichier bancaire des entreprises (FIBEN) de la Banque de France (cf. annexe méthodologique). Le périmètre d’étude couvre les entreprises localisées en France, soumises à l’impôt sur les sociétés, réalisant plus de 750 000 euros de chiffre d’affaires et n’appartenant pas au secteur financier. L’étude exploite les comptes annuels de plus de 360 000 unités légales regroupées en 240 000 entreprises au sens de la loi de modernisation de l’économie (LME), couvrant les petites et moyennes entreprises (PME), les entreprises de taille intermédiaire (ETI) et les grandes entreprises (GE).
La majorité des entreprises ont retrouvé leur niveau de chiffre d’affaires d’avant-crise
L’activité des entreprises se redresse nettement en 2021, après le creux de 2020 lié au déclenchement de la crise sanitaire. Le chiffre d’affaires progresse ainsi de 12,3 % en 2021 par rapport à 2020, après un recul de 7,3 % en 2020 (cf. tableau 1). Cette hausse concerne aussi bien les PME (+ 12,4 %) que les ETI (+ 10,0 %) et les GE (+ 14,1 %).
Globalement, le chiffre d’affaires dépasse même son niveau d’avant-crise : + 2,9 % en 2021 par rapport à 2019. Toutefois, si la majorité des grands secteurs retrouvent des chiffres d’affaires proches ou supérieurs aux niveaux d’avant-crise (+ 5,0 % pour le commerce ou – 1,5 % dans l’industrie manufacturière par exemple), l’activité de l’hébergement-restauration ne se redresse que lentement, avec un chiffre d’affaires encore inférieur de 23 % au niveau d’avant-crise. Dans ce contexte, seulement 23 % des entreprises du secteur de l’hébergement –restauration ont retrouvé en 2021 une activité supérieure ou égale à leur niveau d’avant-crise, contre 62 % pour l’ensemble des entreprises françaises.
Le rebond de la valeur ajoutée et de l’EBE est particulièrement marqué en 2021
La valeur ajoutée rebondit fortement pour toutes les tailles d’entreprises : + 13,1 % pour les PME, + 10,1 % pour les ETI et + 16,4 % pour les GE (cf. tableau 2). Comme en 2020, la variation de la valeur ajoutée est fortement corrélée à celle du chiffre d’affaires. Cela suggère qu’en moyenne les entreprises ont pu ajuster leurs consommations intermédiaires – aussi bien à la baisse en 2020, au plus fort de la crise, qu’à la hausse en 2021 malgré les tensions observées dans les chaînes d’approvisionnement…
Mis à jour le : 09/02/2023 14:47