1 L’Asie‑Pacifique est au coeur des enjeux liés au changement climatique et à la finance verte
Une région aussi vulnérable que contributrice au réchauffement climatique
Le changement climatique touche fortement la région Asie‑Pacifique (APAC), laquelle y contribue aussi grandement. Au cours des dernières décennies, les températures y ont augmenté deux fois plus rapidement que dans le reste du monde et la région est particulièrement exposée aux conséquences du réchauffement climatique (cf. graphique 1). Elle abrite 60 % de la population mondiale, mais concentre 83 % des personnes touchées durant les 20 dernières années par des catastrophes liées aux conditions météorologiques, soit plus de 3 milliards d’individus. Au total, les dommages y sont estimés à 50 milliards de dollars par an sur la période 2010‑2019 (FMI, 2021).
L’Asie‑Pacifique a été un moteur essentiel de la croissance mondiale au cours des vingt dernières années. Se transformant en centre de l’industrie manufacturière, elle est devenue en même temps un émetteur majeur de gaz à effet de serre (GES) et représente aujourd’hui environ la moitié des émissions mondiales (15,7 milliards de tonnes de CO2). Depuis 1970, si les émissions mondiales de CO2 ont augmenté de 135 %, l’Asie‑Pacifique a contribué pour plus de 70 % à cette croissance. Si l’on exclut la Chine, les chiffres cumulés par habitant restent toutefois considérablement inférieurs à ceux relevés en Amérique du Nord et en Europe. En revanche, les émissions de la Chine (9,2 milliards de tonnes de CO2 en 2017) dépassent celles de l’Amérique du Nord et de l’Europe combinées (respectivement 5,3 et 3,5 milliards de tonnes).
L’impact macroéconomique du changement climatique est substantiel. Il affecte la croissance économique à travers une baisse de la production et de la productivité du travail, la réduction de l’accumulation de capital et une moins bonne santé humaine. L’effet macroéconomique à court terme est inégal entre les pays et affecte de manière disproportionnée les pays où la température moyenne annuelle est élevée, ce qui est souvent le cas des économies asiatiques en développement. Une augmentation soutenue de la température de 1 °C réduit la croissance annuelle du PIB réel par habitant de 0,74 à 1,52 point de pourcentage dans les pays en développement (de Bandt et al., 2021).
Les engagements pris face au réchauffement climatique
L’Accord de Paris (Conférence des parties – COP 21, 2015), désormais ratifié par 189 pays, vise à limiter le réchauffement climatique à un niveau bien inférieur à 2 °C et de préférence à 1,5 °C d’ici à 2100, par rapport au niveau préindustriel. …