Le changement climatique constitue à la fois un enjeu immédiat et une contrainte de long terme pour les pays d’Afrique subsaharienne (ASS), en particulier pour les pays sahéliens ou insulaires. L’ASS est en effet peu résiliente en raison de l’importance significative de son activité agricole, de sa pression démographique et de son faible niveau de développement (moindre déploiement des technologies vertes, par exemple). Les politiques d’atténuation et d’adaptation au changement climatique constituant un objectif partagé par les autorités et leurs partenaires internationaux, les stratégies nationales climatiques et les investissements écoresponsables doivent en conséquence être renforcés. La lutte contre le changement climatique est un enjeu croissant de politique budgétaire et monétaire, mais aussi de financement de l’économie. Or les financements climatiques internationaux sont encore insuffisants au regard des engagements pris par les pays développés, en particulier pour les pays les moins avancés (PMA), pour lesquels l’accès au financement est difficile.
Le changement climatique constitue à la fois un enjeu immédiat et une contrainte croissante de long terme pour les pays d’Afrique subsaharienne (ASS). Les modifications graduelles des températures et des précipitations impactent l’aridité des sols et contribuent au recul des côtes avec l’élévation du niveau de la mer. Ces phénomènes de long terme peuvent être accélérés par la multiplication ou l’intensification des catastrophes naturelles. Ces différents phénomènes affectent les pays d’ASS de manière hétérogène selon leur vulnérabilité intrinsèque au changement climatique, elle-même liée à la géographie physique de leur territoire. La résilience reflète quant à elle les caractéristiques économiques, sociologiques et politiques de chaque pays.
Face au changement climatique, la mise en place de politiques d’adaptation et d’atténuation, y compris les stratégies de transition énergétique, constituent, en ASS, des défis de premier ordre. Dans une région composée principalement de pays à faible revenu, aux capacités administratives limitées et qui cumulent vulnérabilité physique et faible résilience, les enjeux liés à la mise en oeuvre, à la continuité et à la coordination des politiques d’adaptation apparaissent particulièrement importants. Compte tenu des moyens financiers limités dont disposent les États, le secteur financier et la communauté internationale jouent un rôle essentiel dans le financement de la lutte contre le changement climatique, l’une des dimensions majeures des objectifs de développement durable (ODD) des pays d’ASS.
La lutte contre le changement climatique est aussi une opportunité pour valoriser les atouts du continent. L’ASS dispose de nombreuses ressources naturelles, à l’image de la forêt équatoriale, qui constitue l’un des principaux capteurs de carbone de la planète et une source potentielle d’énergies renouvelables à des prix accessibles (capacités géothermiques, bassins hydrauliques, exposition solaire). Enfin, un accès accru aux technologies digitales peut contribuer à réduire l’écart technologique avec les pays avancés.
L’Afrique subsaharienne est de plus en plus exposée au changement climatique
Les pays d’ASS apparaissent particulièrement touchés par une hausse des températures et une baisse tendancielle des précipitations (cf. graphiques 1 et 2). L’Afrique, et en particulier l’ASS, est l’une des régions les plus vulnérables au changement climatique, avec une forte probabilité que le réchauffement climatique y dépasse l’objectif de la COP21 de maintenir la hausse de la température moyenne mondiale à moins de 2 °C d’ici la fin du siècle (Giec, 2014).
Mis à jour le : 27/08/2020 10:01