À partir de 2009, des actifs digitaux émis de manière décentralisée, susceptibles selon leurs promoteurs de se substituer aux monnaies légales, ont été proposés au public. Plus de dix ans après, ce projet ne s’est pas réalisé. D’émergence plus récente, les stablecoins tentent de se rapprocher des monnaies légales et visent à remédier aux insuffisances des premiers crypto actifs, mais ils sont également porteurs de nombreux risques. Face à ces initiatives, tant les banques centrales que les acteurs privés se mobilisent sur des projets innovants dans le domaine des infrastructures et des moyens de paiement. C’est ainsi que la Banque de France a engagé des expérimentations sur un euro digital.
Bitcoin : une pseudo monnaie
À mi-juillet 2020, il existait plus de 5 700 crypto actifs pour un encours total d’environ 240 milliards d’euros (source : CoinMarketCap). Toutefois, Bitcoin, lancé dès le début de 2009, représentait encore près de 63 % de cet encours, contre environ 10 % pour Ethereum, un peu plus de 3 % pour Ripple, environ 4 % pour Tether et un peu moins de 2 % pour Bitcoin Cash. Pour cette raison, et aussi parce que Bitcoin prétendait dès son lancement jouer un rôle monétaire (Nakamoto, 2008), l’analyse est centrée sur ce crypto actif.
Bitcoin présente les trois principales caractéristiques suivantes, d’ailleurs souvent partagées par les autres crypto actifs (les différences majeures sont également signalées) :
À quoi servent Bitcoin et les autres crypto actifs de première génération ? Leur usage répond essentiellement à trois types de motivations (Pfister, 2019a) :
Mis à jour le : 15/07/2020 10:33