Les travaux existants, en particulier ceux de l’Insee, permettent de dresser un portrait assez fin des caractéristiques des entreprises de taille intermédiaires (ETI) et de leur poids dans l’économie française (cf. annexe 1 pour une synthèse). L’objectif de la présente étude est de compléter ce portrait en se concentrant sur la question plus spécifique du financement.
Sauf mention contraire, les tailles d’entreprises sont définies au sens de la loi de modernisation de l’économie (LME) de 2008. L’annexe 2 revient en détail sur la construction des différentes catégories d’entreprises. Retenons ici qu’une ETI est une entreprise qui n’appartient pas à la catégorie des petites et moyennes entreprises (PME) et qui, d’une part, a un effectif inférieur à 5 000 personnes et, d’autre part, a un chiffre d’affaires annuel inférieur à 1,5 milliard d’euros ou un total de bilan n’excédant pas 2 milliards d’euros. Par ailleurs, dans le cadre de la LME, une entreprise peut être composée d’une ou de plusieurs unités légales organisées en groupe. L’Insee dénombre dans ce contexte près de 5 800 ETI en France en 2015 (cf. annexe 1).
1. Les principales sources de financement des ETI
Le financement des ETI par capitaux propres progresse
Comment les ETI se financent-elles ? Pour répondre à cette question, une première approche consiste à analyser le passif du bilan des ETI, qui recense à un instant donné l’ensemble de leurs moyens de financement. Le tableau 1 présente ainsi la structure du passif agrégé de toute les ETI enregistrées dans la base de données FIBEN, en distinguant notamment les fonds propres des dettes.
En pratique, la construction d’un tel tableau nécessite de faire des hypothèses ad hoc pour classer certains éléments du passif dans une catégorie plutôt qu’une autre, de sorte que les résultats doivent être interprétés avec précaution. Ceci étant précisé, le tableau 1 permet d’apprécier l’évolution de la structure du passif des ETI entre 2006, c’est-à-dire avant la crise, et 2016. Il permet également de comparer les ETI aux PME et aux grandes entreprises (GE).
Quelles sont les grandes tendances ? Tout d’abord, le poids des capitaux propres dans le total du passif des ETI se renforce. Il passe de 36 % en 2006 à 39 % en 2016 (+ 3 points) 2. La hausse est plus marquée chez les PME (+ 7 points) et l’on observe un phénomène de convergence des PME et ETI vers les GE […]