Depuis plusieurs décennies, l’industrie francilienne subit de fortes mutations. Celles-ci se traduisent par une perte significative d’emplois, mais aussi par des évolutions dans la hiérarchie de ses principaux secteurs d’activité, dans sa géographie et dans ses modes de production. Depuis la crise de 2008, l’industrie francilienne s’est davantage orientée vers des activités de recherche, et s’accompagne d’une nette élévation de la qualification de sa main-d’œuvre. Les données les plus récentes laissent entrevoir une amélioration de la situation de l’industrie, amorcée en 2017. (article écrit en partenariat avec l'Insee Île-de-France, le Crocis de la Chambre de Commerce et d’Industrie de Paris Île-de-France et l'Institut d’Aménagement et d’Urbanisme d’Île-de-France)
Fin 2015, l’industrie francilienne emploie près de 460 000 personnes, soit 14,1 % de l’emploi industriel en France métropolitaine. C’est la deuxième région française en effectifs après la région Auvergne--Rhône-Alpes. Cependant, la part de l’industrie dans l’économie y est plutôt modérée : l’industrie représente 7,4 % de l’emploi total régional et 9,2 % de la valeur ajoutée (contre respectivement 12,2 % et 14,3 % en France métropolitaine).
Depuis près de 50 ans, comme dans l’ensemble de la France, l’industrie francilienne n’a cessé de perdre des emplois, sous l’effet conjugué de la concurrence internationale, des gains de productivité liés à l’automatisation des lignes de production, ainsi que de l’externalisation de certaines activités vers les services. La crise, débutée en 2008, a exacerbé ces tendances. Depuis cette date, l’Île-de-France a perdu 60 000 emplois industriels, soit une baisse de 12 % (un point de plus qu’au niveau national) alors que les emplois ont augmenté de 1,9 % dans les autres secteurs. Cette diminution s’est accompagnée d’une profonde mutation du secteur.
Depuis 2008, la baisse des effectifs va de pair avec un recentrage autour de cinq secteurs, renforçant ainsi les spécificités sectorielles de l’industrie francilienne. Parmi eux, deux secteurs liés au fonctionnement de la région (production et distribution d’électricité et d’eau) ont vu leurs effectifs progresser, avec pour conséquence un net renforcement de leur poids dans l’industrie régionale (respectivement 2,2 points et 1,3 point). Dans ce contexte, la production d’énergie devient le deuxième secteur industriel francilien(en effectifs) à la place de la fabrication de produits informatiques.
Trois autres secteurs ont mieux résisté que la moyenne de l’industrie régionale, tout en perdant des emplois. Leur poids s’est également accru dans l’industrie régionale : il s’agit de la fabrication de matériels de transport(+ 0,9 point) qui reste une activité dominante dans la région, de la réparation et l’installation d’autres machines (+ 0,8 point) et des industries agroalimentaires(IAA) (+ 0,5 point).
En revanche, l’industrie pharmaceutique, qui constitue une autre activité spécifique à la région, occupe depuis 2008 une place moins importante dans l’emploi industriel régional.
La crise a également eu des effets sur la taille des établissements. Certes, entre 2008 et 2015, le nombre d’établissements industriels franciliens n’a que très légèrement diminué (– 1,2 %) […]
Mis à jour le : 30/10/2019 17:28