Le Bulletin de la Banque de France n°238 : Article 1 Le marché de l’assurance-vie en France pendant la crise sanitaire

En France, le marché de l’assurance-vie a été affecté par la crise sanitaire tout en faisant preuve de résilience. La collecte brute a ralenti de façon transitoire lors du premier confinement. Les rachats, après un bref épisode d’augmentation, ont significativement baissé pendant la période du premier confinement avant de revenir à leur moyenne de long terme fin 2020. La collecte nette s’est redressée en 2021, avec un fort dynamisme des contrats en unités de compte.

Le marché poursuit la transformation engagée dans l’environnement de taux bas, au profit des supports en unités de compte. Cette tendance, qui persiste depuis, caractérise une refonte de l’offre vers des produits de long terme, tournés vers les fonds propres, mobilisant mieux l’épargne au service du financement de l’économie. Ces évolutions modifient également la nature du produit, ce qui doit inciter à poursuivre les efforts d’information auprès de la clientèle sur les risques portés.

1 L’assurance‑vie a fait preuve de résilience dans le contexte de crise

L’assurance‑vie en France : un produit d’épargne de long terme

L’assurance‑vie est un produit d’épargne de long terme qui se décline en différents supports :

• Les fonds placés sur des supports en euros avec un capital garanti et des intérêts acquis une fois versés. Ces fonds constituent une part substantielle des placements des ménages français (Banque de France, 2021a) et sont le premier produit d’épargne des Français devant les dépôts bancaires rémunérés. Ils représentent 38 % du patrimoine financier des ménages.

• Les fonds placés sur des supports de type unités de compte : sur ces fonds, l’assureur garantit seulement le nombre d’unités et non leur valeur. Le risque de fluctuation de la valeur est porté par le souscripteur, c’est‑a‑dire l’assuré.

• Et plus récemment, les contrats multi‑supports : une partie des fonds peut être placée sur un support en euros et le reste sur divers actifs financiers, de type unités de compte.

Bien que les épargnants soient nombreux à détenir des contrats d’assurance‑vie, 39 % des ménages métropolitains en 2018 selon l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee, 2018), cette détention qui s’accroît avec le revenu aboutit à une certaine concentration. Ainsi, en 2015, les ménages aux 10 % de revenus les plus élevés détenaient près de 80 % des fonds placés en assurance‑vie (Arrondel et Coffinet, 2019).

Malgré l’impact exceptionnel de la crise sanitaire sur l’activité économique et les marches, pas de fragilité accrue des sociétés d’assurance

Pour faire face à l’épidémie de Covid‑19, la plupart des gouvernements ont mis en place des restrictions qui ont affecté l’activité économique. L’activité mondiale s’est contractée en 2020 de l’ordre de – 3,5 % (d’après le Fonds monétaire international – FMI, 2021). Au niveau national, la Banque de France estime que la contraction du PIB a été de 8 % en 2020 et que l’activité retrouverait son niveau pré-Covid fin 2021 (Banque de France, 2021b).

Dans cet environnement défavorable et incertain, les valeurs boursières ont fortement baissé en début d’année 2020, accentuant la volatilité sur les marchés actions. En effet, après avoir atteint un pic le 29 février 2020 à 6 111 points, le CAC 40 a subi une correction drastique, chutant le 18 mars à 3 754 points. …

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Le Bulletin de la Banque de France n°238 : Le marché de l’assurance-vie en France pendant la crise sanitaire
  • Publié le 10/11/2021
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Stabilité financière et système financier

Mis à jour le : 23/11/2021 11:53