L’analyse des comptes consolidés des grands groupes français (hors secteur financier) a mis en évidence leur capacité d’adaptation au contexte de la crise sanitaire. Face au recul de l’activité qui a affecté chiffre d’affaires et rentabilité, ils ont diminué les distributions de dividendes, préservé leur niveau global d’investissement et maîtrisé leur endettement financier net en renforçant leur trésorerie. Ces évolutions agrégées sont naturellement hétérogènes selon les secteurs d’activité.
Cet article analyse la situation économique et financière des grands groupes non financiers privés français en 2020 en mobilisant la base des comptes consolidés du Fichier bancaire des entreprises (FIBEN) de la Banque de France (cf. annexe 1). Le périmètre d’étude couvre un total de 238 grands groupes.
La baisse de l’activité des grands groupes est marquée, mais la variation de valeur ajoutée est identique à celle de
l’ensemble de l’économie française
En 2020, la valeur ajoutée (VA) des grands groupes baisse en moyenne de 5,8 % sur un an alors que le PIB français chute de 5,5 % à prix courants (et de 7,9 % à prix constants, cf. graphique 1a). L’activité des grands groupes français aurait donc reculé au même rythme que l’ensemble de l’économie française.
L’observation du chiffre d’affaires fait apparaître une diminution plus sévère de l’activité avec un recul en moyenne de 10,0 % sur l’année 2020 (cf. graphique 1b). Plus de la moitié des grands groupes ont connu une baisse d’activité supérieure à celle du PIB.
La baisse est particulièrement forte pour les grands groupes industriels français (dans l’aéronautique, l’automobile et l’énergie notamment) et pour l’hébergement-restauration, secteur plus particulièrement touché par les conséquences des mesures sanitaires (cf. annexe 2 pour les chiffres par secteur d’activité). En 2020, le secteur de l’industrie représente à lui seul plus de la moitié du chiffre d’affaires des grands groupes français (56 %).
En 2020, la part du chiffre d’affaires des grands groupes réalisé à l’étranger (cf. graphique 2) diminue très légèrement et reste à un niveau historiquement élevé. Le choc d’activité dans le monde a été différent d’un pays à l’autre, ce dont les grands groupes implantés dans plusieurs zones géographiques ont pu tirer avantage.
L’EBIT et le résultat net récurrent se dégradent en raison de la hausse des charges de personnel et des dépréciations
En 2020, la valeur ajoutée des grands groupes français résiste mieux que leur chiffre d’affaires, ceux‑ci ayant manifestement réussi à maîtriser leurs approvisionnements (cf. graphique 3a). Cette bonne tenue de la valeur ajoutée des grands groupes ne se retrouve pas en totalité dans l’évolution de l’EBITDA qui, exprimé en pourcentage du chiffre d’affaires (CA), reste cependant relativement stable en 2019.
Les deux graphiques 3a et 3b mettent en regard les soldes intermédiaires de gestion les plus importants et leurs principales composantes, rapportés au niveau du…
Mis à jour le : 21/12/2021 10:03