La Covid 19 est un coronavirus extrêmement virulent et mortel qui s’est propagé rapidement dans la zone euro lors de la première vague de l’épidémie, de fin février à la mi mai 2020. Sans l’intervention des gouvernements pour maîtriser la pandémie, les systèmes de santé auraient été encore davantage submergés de malades nécessitant des traitements lourds.
L’impératif médical qui a conduit à imposer un confinement partiel ou général de la population a considérablement réduit l’activité économique, accru le risque de faillites et entraîné une forte hausse du chômage. Dans ces circonstances, assurer un apport supplémentaire et temporaire de liquidité au profit des entreprises et des ménages s’est avéré essentiel. Parallèlement, l’augmentation de la volatilité sur les marchés financiers liée aux besoins en liquidité des investisseurs a nécessité d’autres mesures de politique monétaire ciblées. Le graphique 1 présente le calendrier des mesures prises par les quatre principales banques centrales du G7 : la Banque centrale européenne (BCE), la Banque du Japon (BdJ), la Réserve fédérale des Etats Unis (Fed) et la Banque d’Angleterre (BdA). À l’exception de la BdJ, qui a introduit un paquet de mesures unique, les principales banques centrales ont pris des mesures supplémentaires quand les estimations relatives aux perspectives économiques se sont détériorées.
1 La crise économique actuelle est différente de la crise financière de 2008…
L’ampleur de la récession causée par la Covid 19 sera nettement plus forte que celle qui a suivi la faillite de Lehman Brothers en 2008. Son coût final est très incertain mais, selon le FMI, l’économie mondiale s’est contractée de – 3,5 % en 2020 (FMI, 2021).
L’une des principales différences par rapport à la crise financière de 2008 est que les banques et les autres établissements financiers étaient en meilleure santé au début de la pandémie et ne sont pas à l’origine du choc. En dépit des très fortes baisses sur les marchés boursiers au début de la crise et de l’augmentation des spreads de risque, le système financier a continué de fonctionner sans heurt.
Aujourd’hui, ce sont principalement les entreprises et les ménages des pays dont les systèmes de protection sociale et les dispositifs de chômage partiel sont moins développés qui sont au coeur de la crise. Les mesures de confinement prises à l’échelle mondiale ont suspendu l’activité économique dans l’ensemble des secteurs des services qui impliquent une proximité physique, fortement contraint la production et les chaînes d’approvisionnement dans les autres secteurs et perturbé l’offre de main d’oeuvre partout dans le monde.