Depuis plusieurs années, l’investissement responsable s’est imposé comme un axe important dans les travaux des banques centrales.
Le Réseau des banques centrales et des superviseurs pour le verdissement du système financier (Central Banks and Supervisors Network for Greening the Financial System ou NGFS), dont le secrétariat est assuré par la Banque de France et basé à Paris, a joué un rôle de catalyseur pour encourager les banques centrales membres du Réseau à intégrer des facteurs liés au développement durable dans la gestion de leurs portefeuilles pour compte propre et, partant, à donner l’exemple aux autres acteurs financiers.
Au sein de cette communauté, la Banque de France fait figure de pionnière. Elle a adopté dès 2018 une charte d’investissement responsable, déclinée opérationnellement sous forme d’une stratégie d’investissement responsable s’appliquant à ses investissements propres (23 milliards d’euros). Récemment, elle a annoncé un renforcement des exclusions en matière d’énergies fossiles, visant notamment une sortie définitive du charbon en 2024.
Dès sa création, l’investissement durable et responsable devient une priorité du Réseau
En décembre 2017, à l’occasion du One Planet Summit à Paris, la Banque de France a pris l’initiative de créer le Réseau des banques centrales et des superviseurs pour le verdissement du système financier (NGFS), au côté de sept autres banques centrales et autorités de supervision. Elle en assure depuis le secrétariat. Ce réseau se définit comme une « coalition des bonnes volontés », un forum reposant sur le volontariat avec essentiellement trois objectifs : partager les meilleures pratiques entre pairs ; contribuer au développement de la gestion des risques liés au climat et à l’environnement dans le secteur financier ; et mobiliser la finance classique afin de soutenir la transition vers une économie durable. Le changement climatique constitue en effet l’une des nombreuses sources de changement structurel qui affectent le système financier. En raison de ses particularités (son irréversibilité, sa non‑linéarité et son horizon temporel à moyen‑long terme notamment), il nécessite une prise en compte et une gestion spécifiques qui appellent des travaux dédiés.
En avril 2019, le NGFS a publié son premier rapport complet à l’occasion d’une conférence organisée au siège de la Banque de France. Ce rapport présente en particulier quatre recommandations à mettre en œuvre par les banques centrales et les superviseurs membres, sur la base volontaire :
• n° 1 : intégrer les risques liés au climat dans le suivi de la stabilité financière et la supervision microprudentielle ;
• n° 2 : prendre en compte des facteurs liés au développement durable dans la gestion des portefeuilles pour compte propre ;
• n° 3 : remédier aux lacunes en matière de données ;
• n° 4 : sensibiliser davantage et renforcer les capacités d’analyse, encourager l’assistance technique et le partage des connaissances.
La recommandation n° 2 vise spécifiquement la thématique de l’investissement durable et responsable. Le NGFS invite les banques centrales à donner l’exemple dans le cadre de leurs opérations. Sans préjudice de leurs mandats et statuts (les configurations institutionnelles de chaque juridiction pouvant varier), il s’agit d’intégrer les facteurs liés au développement durable dans la gestion de certains portefeuilles : fonds propres, fonds de retraite et réserves de change dans la mesure du possible.
Dans son rapport, le NGFS identifiait alors plusieurs avantages à cette démarche :
• l’évaluation des facteurs de développement durable…
Mis à jour le : 08/04/2021 12:17