Le Bulletin de la Banque de France n°229 : Article 2 En progression jusqu’en 2019, la durée d’utilisation des équipements devrait fléchir en 2020 - Résultats de l’enquête menée par la Banque de France en septembre 2019

1 La durée d’utilisation des équipements continue de progresser en 2019

L’enquête de la Banque de France sur les conditions de production apporte des informations sur les ajustements effectués par les entreprises pour répondre rapidement à l’évolution de la demande sans pour autant modifier leur comportement d’investissement. En effet, face à une hausse ou une baisse inopinée de la demande, les entreprises s’ajustent, dans un premier temps, via le taux d’utilisation des capacités de production (TUC) et la durée d’utilisation des équipements (DUE). Elles adaptent ensuite la quantité de travail et de capital – cf. notamment l’étude de Cette, Lecat et Jiddou (2016), qui s’appuie sur ces données d’enquête.

La DUE évolue en phase avec l’activité industrielle

Entre 2018 et 2019, la DUE a progressé de 1,6 % en moyenne, soit un rythme comparable à celui observé entre 2017 et 2018 (+ 1,9 %). Parallèlement, les indicateurs dans l’industrie, notamment le TUC et l’indice de la production industrielle (IPI) – cf. graphique 1 et tableau 1 infra – ont peu fluctué et le PIB a faiblement progressé. La DUE ralentit nettement entre 2018 et 2019 au sein des petites et moyennes entreprises, tandis qu’elle accélère légèrement dans les grandes entreprises (cf. tableau 1). Cela se traduit par une convergence des rythmes de croissance de la DUE entre PME et grandes entreprises. De même, les taux de croissance de la DUE s’alignent entre les différents secteurs d’activité. Toutefois, le secteur des matériels de transport se démarque avec une forte hausse. Ce secteur présente historiquement des variations particulièrement heurtées – cf. graphiques 2a et 2b.

Le recours au travail posté permet d’augmenter la DUE

Pour augmenter la DUE, et ainsi l’utilisation de leur stock de capital, les entreprises peuvent allonger la durée de travail de leurs employés ou réorganiser la production en ayant recours au travail posté, de manière à ce que plusieurs opérateurs se succèdent sur le même poste.

En 2019, 79 % des entreprises de l’industrie manufacturière de 20 salariés ou plus recourent au travail posté. Cette part est plus élevée dans les grandes entreprises (94 %) que dans les PME (68 %), et également la plus importante dans le secteur des matériels de transport (88 % – cf. tableau 2).

Le travail posté (ou en équipes) concerne au total 33 % des effectifs de l’ensemble des entreprises interrogées. Les entreprises recourant au travail posté mobilisent à cet effet 43 % de leurs effectifs, répartis de la manière suivante : 20 % en travail posté discontinu, 14 % en travail posté semi‑continu et 9 % en travail posté continu.