Le Bulletin de la Banque de France n°242 : Article 2 L’euro : dans nos poches depuis vingt ans

L’euro célèbre en 2022 les vingt ans de son lancement sous la forme de billets et de pièces. Le passage à une monnaie commune a marqué un temps fort de la construction européenne. En vingt ans, les pièces et billets en euros ont profondément muté. La croissance spectaculaire du nombre de billets en circulation en a fait la deuxième devise mondiale émise et la demande d’euros ne se tarit pas. Rien qu’en France, le stock de billets en circulation a été multiplié par près de six depuis 2002. Les usages de l’euro fiduciaire ont également changé. Comme moyen de paiement, son rôle s’est réduit, au profit principalement de la carte bancaire. Les billets en euros sont détenus de façon croissante pour d’autres motifs, comme la thésaurisation et la demande hors zone euro, en lien avec la confiance qui est accordée à cette monnaie.

Le 1er janvier 2002, douze pays de l’Union européenne ont abandonné leur monnaie nationale au profit d’une monnaie unique : l’euro. Les sept dénominations de l’euro ont remplacé les 75 coupures utilisées jusqu’alors par 313 millions d’Européens. Le passage à l’euro constitue à ce jour le plus grand changement monétaire de l’histoire moderne, mais également un défi logistique inédit qui s’est soldé par un franc succès. Les billets et pièces en euros représentent l’un des symboles les plus concrets de l’intégration européenne pour les 343 millions d’habitants de la zone euro à présent composée de dix-neuf pays. Plus des trois quarts (79 %) des Européens y sont aujourd’hui favorables. En dépit de la numérisation des moyens de paiement, l’euro fiduciaire reste très prisé en France, en Europe et dans le monde. Avec près de 29 milliards de billets en circulation pour un montant de 1 600 milliards d’euros, l’euro s’affirme comme la deuxième monnaie dans le monde derrière le dollar américain.

 

1 Le passage à l’euro : un défi historique

De l’idée de la monnaie unique aux billets en euros

Dès 1970, le rapport Werner pose les fondations du passage concret à une Union économique et monétaire (UEM) avec en son coeur une monnaie communautaire unique. Ce n’est toutefois qu’en 1992, avec le traité de Maastricht, que s’enclenche le processus d’UEM avec « à terme » l’adoption d’une monnaie unique dont le nom « euro » est décidé par le Conseil européen en 1995. L’adoption de l’euro s’est ensuite déroulée en deux temps :

  • Tout d’abord, à partir du 1er janvier 1999, l’euro devient la monnaie de tenue de compte légale des onze premiers pays membres de la zone euro. La Grèce a rejoint ce groupe en 2001 et a donc participé au changement de monnaie le 1er janvier 2002 comme les onze autres pays. Dans les livres de comptes, les devises nationales deviennent officiellement des subdivisions de l’euro sur la base d’un taux de change fixe accompagné d’un principe de double comptabilité. En France, 1 euro est égal à 6,55957 francs français.
  • Seconde étape, à partir du 1er janvier 2002, l’euro sous sa forme fiduciaire devient accessible au grand public avec sept dénominations de billets et huit dénominations de pièces. D’un point de vue pratique, l’adoption de l’euro permet une simplification importante des échanges au sein de la zone euro et réduit considérablement les coûts financiers et environnementaux de…

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Le Bulletin de la Banque de France n°242 : L’euro : dans nos poches depuis vingt ans
  • Publié le 16/09/2022
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Moyens de paiement et monnaie fiduciaire

Mis à jour le : 16/09/2022 10:30