Dans un contexte de chute des marchés boursiers au quatrième trimestre 2018, la valeur des placements des assureurs français se maintient à 2 601 milliards d’euros en valeur de marché, en légère baisse de 1 % fin 2018 avant un rebond de 3,3 % au premier trimestre 2019. Les assureurs français ont conservé une stratégie d’allocation de leurs actifs stable entre 2017 et 2018. Ils investissent de façon prépondérante en France ou dans la zone euro, et prioritairement dans des titres de taux (obligations souveraines ou du secteur financier). Dans un contexte de baisse des taux d’intérêt, le portefeuille obligataire pèse sur la rentabilité de leurs placements. En particulier, l’arrivée à échéance des obligations à taux de coupon élevé diminue la performance du portefeuille d’actifs. En conséquence, les assureurs poursuivent des stratégies de diversification pour une part limitée de leurs placements (347 milliards d’euros).
Des placements majoritairement orientés vers des produits de taux
Les organismes d’assurance établis en France et soumis à la directive Solvabilité II détiennent 35 % des actifs gérés par les assureurs de la zone euro. La France, premier marché européen par la taille du bilan, reste caractérisée par la domination de l’assurance-vie : 91 % des actifs des assureurs français sont détenus par des organismes d’assurance-vie ou mixtes.
La structure générale des portefeuilles des assureurs français soumis à Solvabilité II est stable dans le temps. Près de 60 % de leurs placements sont constitués d’obligations, en particulier d’obligations souveraines et du secteur financier. Cette forte proportion constitue un défi particulier dans l’environnement actuel de taux durablement bas.
La part d’actions atteint près de 30 % dans le bilan des assureurs non-vie contre moins de 10 % pour l’assurance vie et mixte. Cela s’explique par le montant des participations des premiers. Hors participations, les deux catégories d’assureurs détiennent la même proportion d’actions dans leurs placements.
Une diminution des achats nets d’OPC en particulier français
La part relative des organismes de placement collectif (OPC) dans les placements financiers des assureurs établis en France diminue légèrement en 2018 (– 0,8 point), contrairement à ce qui était observé en 2017.
En effet, les achats nets de parts d’OPC baissent fortement en 2018 : + 10,4 milliards d’euros, après + 55,6 milliards en 2017. D’une part, les assureurs sont vendeurs nets d’OPC monétaires (– 8,2 milliards d’euros) alors qu’ils étaient acheteurs nets en 2017 (+ 16,3 milliards). D’autre part, les achats nets d’OPC non monétaires sont divisés par deux, à 18,5 milliards d’euros en 2018, contre 39,3 milliards en 2017.
Au sein des OPC non monétaires, les assureurs maintiennent un niveau élevé d’achats nets sur les OPC actions (6 milliards d’euros en 2018 et 2017) et immobiliers (7,4 milliards d’euros en 2018, après 9,8 milliards en 2017). Cette orientation témoigne d’une volonté de diversification et de recherche de rendement (tels que les loyers pour les fonds immobiliers) dans un contexte de taux d’intérêt durablement bas.
Dans le même temps, les assureurs diminuent sensiblement leurs achats nets de parts d’OPC obligataires et de parts d’OPC mixtes, réduisant ainsi par rapport à 2017 la part de leurs placements intermédiés via des fonds d’investissement.
Mis à jour le : 28/01/2020 10:01