La demande en pièces et billets en euros demeure dynamique, portée par l’international et la thésaurisation. Néanmoins, l’usage des espèces en tant que moyen de paiement est en repli, du fait de la concurrence croissante des moyens de paiement scripturaux et de l’évolution des modes de consommation.
La Banque de France demeure l’acteur central du cycle fiduciaire en France. Elle assure l’impression des billets en euros (795,4 millions de coupures en 2018), la mise en circulation des pièces et des billets en métropole, ainsi que l’entretien de la monnaie fiduciaire. Dans les départements et collectivités d’outre-mer dont la monnaie est l’euro, cette mission est assurée par l’Institut d’émission des départements d’outre-mer (IEDOM), filiale de la Banque de France.
En 2018, la demande de billets et de pièces en euros adressée à l’Eurosystème est demeurée dynamique : la circulation fiduciaire totale, billets et pièces confondus, a progressé de 5,1 % en valeur, s’établissant à 1 260,1 milliards d’euros en fin d’année (cf. graphique 1). La circulation des billets a augmenté de 5,2 %, pour atteindre 1 231,1 milliards d’euros, et celle des pièces de 3,6 %, s’établissant à 29,0 milliards d’euros.
La valeur des billets et des pièces en circulation a ainsi crû plus rapidement que le produit intérieur brut nominal de la zone euro en 2018. Ce phénomène, observé depuis l’introduction de l’euro fiduciaire en 2002, suggère que la demande en monnaie fiduciaire pour motif de transaction (paiement des achats de biens et de services dans la zone euro) ne peut à elle seule expliquer l’évolution de la circulation fiduciaire en euros. Le marché des moyens de paiement est en effet marqué par le développement des alternatives aux espèces et l’évolution des modes de consommation (achats en ligne). Outre leur usage en tant que moyen de paiement, les billets en euros, en particulier ceux de valeur faciale élevée, remplissent également un rôle d’instrument de thésaurisation pour les ménages européens. Ils font de plus l’objet d’une demande internationale, hors de la zone euro.
L’utilisation des billets comme support de thésaurisation, particulièrement importante en période d’incertitude économique ou politique (faillite de Lehman Brothers en septembre 2008, incertitudes politiques en Grèce début 2015), est confirmée par l’enquête sur l’usage des espèces au sein de la zone euro conduite en 2016 par la Banque centrale européenne (BCE). Selon cette enquête, près de 24 % des Européens interrogés déclarent détenir de l’argent liquide hors de leur compte bancaire comme réserve de précaution ou comme moyen d’épargne.
Enfin, les pièces et les billets en euros sont utilisés hors de la zone euro, comme en atteste la demande émanant de banques centrales étrangères ainsi que de banques grossistes servant d’intermédiaires avec les banques commerciales et les bureaux de change hors de la zone euro.
Selon différentes estimations réalisées par la BCE, l’usage transactionnel des billets en euros pourrait représenter de 19 à 24 % de leur circulation en valeur.
Mis à jour le : 30/10/2019 17:46